Bitter Tears, Ballads Of The American Indian est un des grands albums de l’unique Johnny Cash, vous le reconnaîtrez, en a commis quelques-uns de mémorable. Pourquoi celui-ci, parce qu’il date de l’époque, 1964, où le musicien croyait qu’il avait du sang cherokee dans les veines. On ne sait pas vraiment pas qui lui avait suggéré l’idée, mais s’en fut une bonne…même si des recherches généalogiques n’ont rien démontré en ce sens.
Les huit chansons de Bitter
Tears (larmes amères) racontent donc l’histoire et les déboires tant de
nations autochtones (Sénécas, Apaches) que d’individus (la balade d’Ira Hayes,
héros soldat à Iwo Jima, mort désœuvré quelques années plus tard) avec une
force de conviction peu commune. Co-écrites par Cash et le folksinger
new-yorkais Peter Lafarge, les chansons, 50 ans plus tard, n’ont rien perdu de
leur force, de leur outrangeante beauté et, malheureusement, de leur actualité.
On n’a qu’à penser au refus du gouvernement canadien de mettre sur pied une
enquête publique sur les disparitions et les meurtres de milliers de femmes
autochtones au cours des dernières années.
C’est pourquoi un collectif de chanteurs sous la direction
de l’auteur, compositeur interprète et, donc producteur, Joe Henry vient de
faire paraître une fort belle reprise de Bitter Tears qui s’intitule Look Again to the Wind, Johnny Cash’s BiterTears Revisited. Au nombre des participants, Gillian Welch et son chum,
grand guitariste, David Rawlings, l’iconoclaste Steve Earle qui prend un féroce
plaisir à déboulonner le mythe du général Custer, Norman et Nancy Blake, deux des
plus importants noms du trad américain, le vieux Kris Kristofferson, la
magnifique Rhiannon Giddens, grande chanteuse des Carolina Chocolate Drops, Sam
Bush, Emmylou Harris.
Ensemble ou séparément, ils reprennent chacune des chansons
de l’album original pour y mettre chacun sa couleur, sa sonorité (ah, le jeu de
guitare de David Rawlings sur As Long As
the Grass Shall Grow, je n’en reviens pas à chaque écoute). Comme sur
l’album de 1964, tout est acoustique, bien rendu, convainquant, foutument bien arrangé. Pour moi, c’est le disque
folk de l’année, jusqu’ici.
Si la diversité fait la richesse de cette reprise du
cinquantenaire de Bitter Tears Ballads Of The American Indian, reste que la voix et l’engagement de Johnny
Cash en 1964 restent insurpassés. Comparez, et bonne écoute!!! (Cliquez sur les titres ci-dessous pour entendre les chansons sur You Tube.
As Long as the Grass Shall Grow, Johnny Cash
As Long as the Grass Shall Grow, Gillian Welch & Davis Rawlings
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