lundi 19 janvier 2009

Cré Bastien Bach!

Mon petit-fils Gédéon, alias Dieu, lisait un livre en compagnie de sa Rosemarie de mère en ce beau samedi après-midi de - 29 degrés Celsius. Le héros de son livre s’appelait Bastien. « Cé Bastien Bach! », lance le lumineux enfant, se rappelant sans doute la longue séance d’écoute musicale que nous avions eues, lui, Loulou et moi, à l’occasion de la préparation de mon émission de radio le vendredi précédent; séance au cours de laquelle le petit a fait preuve d’une totale fascination durant les 45 minutes qu’elle a durée. Et bien sûr, il y a beaucoup été question de Jean-Sébastien Bach pour la musique duquel je voue une admiration sans borne.

Alors, le Bastien de son livre d’histoires ne pouvait être que Sébastien Bach. C’est pourquoi Rosemarie m’a appelé pour me souligner la chose et Gédéon s’est aussi emparé du téléphone pour confirmer : « Je lis une histoire de Bastien Bach, moi ». Nous nous sommes rappelés Rosie et moi que son fils était né en écoutant la musique de ce bon J.S. Bach. En effet, son chum Christian et elle m’avaient demandé de leur « composer » un disque de musique sereine pour la naissance de leur premier enfant. Et, vous l’avez deviné, Jean-Sébastien était avantageusement représenté dans ma sélection. Le disque jouait lorsque Dieu est né…

La mystique de la montagne
J’ai récidivé, hier, avec Jean-Sébastien. C’était mon jour de patrouille au centre de ski de fond Le Refuge et, étant donné la quasi-tempête qui sévissait, j’ai choisi la raquette au lieu du ski. Non mais c’est vrai, pourquoi s’empêtrer dans des pistes que le vent défait au fur et à mesure qu’elles sont tracées alors qu’il y a la raquette faite justement pour avancer dans la neige profonde et que, tout juste en face de l’accueil, une belle montagne bien abrupte vous attend?

Alors imaginez. Le vent souffle avec force à travers les arbres. Plus on est haut sur le flanc de la montagne, plus il souffle, plus le froid qui l’accompagne s’accentue. La neige ne tombe pas, elle circule d’est en ouest, parallèlement au sol, poussée par un vent incessant que renforcent les nombreuses rafales. Vous êtes en raquettes, vêtus légèrement sur le corps mais avec un bon coupe-vent. Les extrémités sont bien enveloppées : cagoule et tuque de laine mérinos, gants de cuir et sous-gants isolants, bottes et guêtres. Et, bien sûr, des bâtons de marche pour assurer la poussée.

Après une longue marche ascendante, vous arrivez au pied d’une sorte de muraille sur laquelle la neige s’est ramassée, ne laissant aucune trace du chemin à suivre, si ce n’est ces petits rubans rouges accrochés aléatoirement aux arbres. C’est par là qu’il faut passer. La pente est raide et se dresse sur une centaine de mètres. Contrairement à d’habitude et parce qu’il n’y avait presque personne dans les pistes, j’ai apporté mon i-pod. C’est la musique de Bach qui y joue, les cantates dont je vous parlais dans ma dernière chronique.

Au vent, à la neige tourbillonnante, à celle accumulée sur plus de deux, à l’effort de tous les instants que nécessite l’ascension, à cette griserie du grand air et de la nature dans sa grande sauvagerie viennent se mêler les hautbois, flûtes, violons et orgue de ces cantates dont je vous parlais dans ma dernière chronique et, au cœur de ce maelström, la voix magnifique de Bernarda Fink. Exaltant!

Obama!
Le rêve est en marche. Le premier président Noir de l’histoire des États-Unis est à la veille d’être intronisé en ne promettant rien de moins que l’espoir en un monde meilleur pour la planète. Ce n’est pas rien, parce qu’ils sont des millions d’humains à y croire. En fait, juste qu’un afro-américain, de la race de ceux qui ont été tenus en esclavage pendant plus de deux siècles, accède à la plus haute fonction d’un des pays les plus puissants au monde, fondamentalement raciste encore, est déjà un symbole d’espoir gigantesque.

Le show qui entoure cette arrivée agace un peu, mais si c’est pour donner plus de tangibilité à l’espoir, pourquoi pas? On a bien le temps d’être désillusionnés. Le 21e siècle a si mal commencé, qu’on a envie de croire à la justice et à la liberté. Le temps des intégrismes est révolu…

Pour en savoir plus sur l'espoir et le rêve humaniste que suscite Barack Obama, je vous propose cette entrevue du magazine Web Rue 89 réalisée avec nul autre que Paul Auster, le brillant écrivain américain.

vendredi 16 janvier 2009

Faits d’hiver

« Câlisse!, lance ma blonde, interloquée. Il fait -44 degrés ce matin. » Il est à peine 6h05 et, dans la porte ouverte, je la vois à travers un nuage de condensation qui regarde attentivement le thermomètre qu’on laisse habituellement traîner sur le bord de la galerie. « Ferme la porte, les mouches! », que je lui rétorque, vraiment impressionné par ce chiffre invraisemblable.

Ma douce ne sacre pas souvent, enfin pas trop. Juste quand elle est hors d’elle, ce qui n’est vraiment pas fréquent, et à l’occasion, comme aujourd’hui, lorsqu’elle est saisie d’un étonnement… inexprimable. C’est quand même surprenant cette sobriété du sacre quand on connaît le chum avec qui elle vit et qui est plutôt disert quand il s’agit d’utiliser à tout vent les symboles religieux, tout impie qu’il soit. M’enfin.

N’empêche que j’avais pris la précaution d’aller brancher le chauffe-moteur en me levant, une demi-heure plus tôt. Malgré tout, en tournant la clé dans le contact, le moteur a sérieusement hésité avant de se décider à tourner en craquant de toute part. Comme le capot était ouvert et que le chauffe-moteur était toujours branché, un fort bip-bip s’est tout de suite déclenché dans l’habitacle, sans doute pour protester contre un départ précipité. Même le débranchement et la fermeture du dit capot n’ont pas calmé le foutu bip. Peut-être le moteur était-il juste en tabarnak d’être obligé de travailler dans de telles conditions. Je suis rentré me réchauffer et quand nous sommes partis au bout de 10 minutes, il s’était tu.

Bateaux
Du haut du 27 étage de l’édifice de l’hôtel Delta, au centre-ville de Québec, j’ai une vue imprenable sur le fleuve qui, par ces grandes froidures, prend des allures fantomatiques à cause de la forte condensation qui s’y forme. Ce qui fait qu’on devine plus qu’on ne voit les navires qui y circulent.

C’est le cas ce matin. Un long cargo passe entre Québec et Lévis, nimbé d’une forte brume. Pour mieux voir, je prends mes jumelles. À travers ce froid dur et cette cangue brumeuse, je distingue alors la couleur rouge de la coque et, à l’avant, le nom du navire : Artic. Non, il ne battait pas pavillon panaméen.

Faucons
Les faucons qui habitent le Delta et qui tiennent le "A" des lettres de l'hôtel pour leur garde-manger, juste au-dessus de mon bureau, sont très actifs par temps froid. Ils doivent manger plus fréquemment et, donc, on les voit très souvent ces jours-ci zigzaguer devant nos fênetres et apporter des proies qu'ils dévorent illico. Comme ils ne mangent que d'autres oiseaux, chauqe repas nous donne l'occasion de voir des plumes neiger dans le ciel. Ce matin, ces plumes montent et descendent à cause de la densité de l'air froid. La "dansité"?

photo : Jean Tremblay, MTQ

La fête à Loulou
C’était la fête à Loulou ce lundi 12 janvier dernier. Pour l’occasion, j’avais invité des amis le samedi précédent en leur disant d’apporter un plat, plein de préférence, une bouteille (toute aussi pleine) et leur plus beau sourire. Et comme toujours, quand tu ne précises pas ce que tu veux qu’ils apportent comme mets, ça fonctionne! Il y a eu de tout et même trop. On a rigolé ferme, les petits-fils, Gédéon (Dieu) et son frère Florent (le frère de Dieu, ce n'est aps rien quand même), étaient pétant de bonne humeur et de gentillesse, les amis toujours plein d’amitié, de respect, voire d’admiration, pour ma douce. J’imagine qu’elle les fascine et les hypnotise comme elle le fait pour moi.

Le lundi même, elle est allée profiter du cadeau que je lui ai fait, une clinique de 10 rencontres d’initiation à la course à pied! Cette clinique est offerte par les spécialistes de la boutique Courir (rue Cartier) et prodigue de précieux conseils sur la technique de course, l’entraînement, les vêtements, la diète et que-sais-je encore. Le cours (d’initiation) est fort bien encadré et propose un dosage prudent de la mise en train, une façon de faire qui a enchanté Loulou qui était totalement euphorique après sa sortie. C’était sa fête!


Musique
Perchée dans l’éternité de la finitude de notre monde, la musique de Jean-Sébastien Bach nous enveloppe de sa grandeur, de sa poésie et de son… ordre. Deux albums viennent de paraître qui nous le rappellent merveilleusement.

D’abord, un disque de cantates pour voix seule et orchestre mettant en vedette la mezzo-soprano Bernarda Fink, ma voix préférée dans le genre avec celles de Sarah Mingardo et Marie-Nicole Lemieux. Reste que pour chanter Bach et Schubert, Bernarda, c’est la meilleure, la plus recueillie, la plus simple, la plus vraie. Les œuvres (les cantates bwv 35, 169 et 170) qu’elle propose dans cet album comptent parmi les plus belles du cantor de Leipzig, proposant ici un grandiose prélude pour orgue et orchestre et partout ailleurs, une alternance d’airs inspirés, de récitatifs poignants et de chorals sereins.

L’autre disque met en vedette le Café Zimmermann, un orchestre de chambre spécialisé dans la musique baroque et qui est en voie d’enregistrer l’intégrale de l’œuvre instrumentale de Bach. Ce volume IV des Concerts avec instruments nous offre le concerto pour violon en la mineur avec son envoûtant mouvement lent central, le second Brandebourgeois en fa avec ses saisissantes trompettes, le concerto pour deux clavecins en ut dont l’adagio fait taire l’orchestre au profit des seuls instruments solistes et le concerto pour flûte, violon et clavecin en la mineur. Toute cette musique est portée par l’énergie irrésistible de cet ensemble reconnu comme un des meilleurs du genre en Europe. L’antidote parfait au froid qui nous envahit. Comme toujours, mes disques proviennent de chez mon ami Denis, le proprio de Sillons, le disquaire de la rue Cartier.

lundi 5 janvier 2009

Tant de fêtes!?!


Un beau 24 décembre, vraiment. Une grosse neige ouateuse se posait doucement sur les bouleaux jaunes et les conifères qui ornent nos fenêtres, juste devant la rivière. Des arbres vivants desquels tombent, à tour de rôle, des dizaines d’oiseaux qui envahissent notre galerie, l’arbre de Noël plein de graines qui s’y trouve et nos mangeoires : durbecs des sapins, les mâles rouges et les belles femelles or, sizerins flammés qui viennent tout juste d’arriver, mésanges, sittelles, pics mineurs, geais bleus, pics chevelus. En huit ans ici, nous n’en avons jamais eu autant!

Un bed in avec Loïk

Nous sommes vraiment en vacances. Loulou se tient debout devant la porte de la galerie et tient son petit-fils Zorrino, pardon Loïk, qu’elle initie à l’ornithologie. Il est toutes ouïes et ses grands yeux bleus fixent intensément les volatiles. Ça fait deux jours que ses parents et lui sont avec nous et ils y seront pour une bonne partie des fêtes.

Puis ce sera au tour de Dieu de venir nous visiter pour faire de la raquette, sport pour lequel il excelle vraiemnt comme en fait foi cette belle photo prise par ma Loulou : Malgré tout, des fêtes qui, au bout du compte, s’avéreront un peu difficiles par manque de... rien, de silence, de temps qui passe tout seul et qu’on passe avec lui à le regarder passer, un livre à la main et de la musique plein les oreilles. Remarquez qu’on a eu plein d'autre choses en masse. De la bouffe à plein, du vin à plein aussi, auxquels nous avons ajouté quelques soucis familiaux, des craintes financières à cause de la crise du même nom et du renouvellement de nos hypothèques et de ma retraite prochaine. Bref, on s’est donné de bonnes raisons d’angoisser.

Mais on a aussi eu des heures de bon temps dans les pentes froides du Refuge où nous sommes patrouilleurs, ne serait-ce que pour venir en aide à des néophytes à mieux farter leurs skis, orienter les nouveaux venus dans les pistes, discuter de nos sorties respectives ou tout simplement écouter leur plaisir d’être dans cette belle forêt zébrée de pistes de lièvres, de martres, de renards et d’orignaux. Reste que c’est la température qui a fait le plus jaser…

Et puis après la famille de Zorrino, la mienne est venue célébrer le 26 décembre. Mes fils Jean-Philippe et Nicolas étaient en feu, la belle Marie-Pier avait préparé un potage digne des rois, ma sœur et son chum avaient préparé un dessert dont nos papilles gustatives se souviendront ad vitam et aeternam et mon frère avait apporté de vins si fin qu’ils auraient passés dans les chas d’aiguille les plus infimes si nos gosiers ne s’en étaient emparés bien avant qu’on ne tente la chose. Bref, une splendide soirée.

Puis ce fut au tour de la famille de Loulou et de sa trâlée de petits-enfants tous plus fascinants les uns que les autres. Une autre soirée splendide où il y avait tant de monde qu’au bout du compte, on n’a eu le temps de parler à personne…

Puis, puis, il est resté aujourd’hui, ce dernier dimanche que nous avons passé seuls, enfin le matin, avant que je n’aille patrouiller les sentiers du Refuge.

Un p’tit bilan avec ça?!
Je parle d’un bilan en musique et en littérature, ben sûr, parce que c’est ce qui me passionne et que pour ce qui est du bilan de vie, vous n’avez qu’à vous reporter aux chroniques de l’année. Et pour tout dire il ne s’agit pas du tout d’un bilan, mais d’une courte énumération des enregistrements et des romans qui m’ont paru particulièrement réussis en 2008. Enfin que j’ai écouté ou lu en 2008, même s’ils datent de plus longtemps. Commençons par la musique…

Mais avant tout, je voudrais vous dire : « Bonne année toute la gang! » pour parodier un certain Paul. Je ne vous souhaite qu’une chose, être heureux!

Jazz

Lucifer, The Book of Angels, vol. 10, de John Zorn et de l’équipe des cordes de son ensemble Bar Kokhba avec en vedette l’excellent guitariste Marc Robot. La tradition juive mêlée à un jazz d’avant-garde de la meilleure inspiration. (Disque Tzadik).

F. à Léo, un collectif de jazzmen italiens et français a réalisé ce savant hommage à Léo Ferré avec le soutien du raffiné chanteur Gianmaria Testa et du merveilleux trompettiste Paolo Fresu. Un grand cru qui unit la chanson et le jazz. (Disque Justin Time)

Two men with the Blues, la Nouvelle-Orléans revisitée à la manière du chanteur country Willie Nelson et du trompettiste Wynton Marsalis, le disque le plus surprenant de l’année, animé d’un swing irrépressible (Disque Warner)

Chanson franco

Rose Sang, de Catherine Major est sans contredit le plus beau disque de chanson sorti au Québec en 2008, ne serait-ce que pour cet Abîme-moi qui est aussi grande que les plus grandes des chansons, à l’égal d’un Ne me quitte pas (Brel) ou d’un Avec le temps (Léo Ferré). (Disque Anacrouse)

12 hommes rapaillés, 12 chanteurs réunis par Gilles Bélanger pour rendre hommage à l’immense poésie de Gaston Miron. Tous sont excellents et parmi eux se distinguent particulièrement Michel Faubert, Plume Latraverse, Yan Perreau, Vincent Vallières et Daniel Lavoie. On n’est pas loin du chef-d’œuvre! (Disque Spectra/Select)

Chanson anglo

Ce sont des rééditions qui m’ont fait triper, rien des rééditions…

Massey Hall, 1971, Neil Young. Une voix, une guitare ou un piano, c’est tout ce que ça prend quand on a quelque chose à dire. Ce concert du jeune Neil Young en est la preuve la flagrante. On y retrouve toutes les grandes chansons de leur auteur qui sont devenues des classiques de la musique nord-américaine de la seconde moitié du 20e siècle, interprétées par cette voix inimitable : Old Man, Heart of Gold, Cowgirl in the Sand, The Needle and the Damage done, Ohio, etc. Il existe deux versions de cet album. Celle qui comprend le cd et un dvd du concert en entier vaut son pesant d’or. (Disque Reprise)

Genesis, Mary Gauthier. La genèse de l’œuvre de cette auteure-compositeure folksigner louisianaise qui après avoir publié cinq albums depuis 1997, revient avec une sorte de rétrospective très intimiste de son œuvre. Un bijou marqué par la douleur et la tendresse un peu désespérée. (Disque Proper).

The Bootleg Series, vol.8, Bob Dylan. Les reprises du grand maître sont aussi bonnes et parfois meilleures que les versions originales. Ici, on retouve des chansons des deux dernières décennies, de Oh Mercy à Modern Times du plus célèbre folksigner de la planète. De toute beauté même si, avec l’âge, la voix ne s’arrange pas. (Disque Columbia)

Classique
Les quatre saisons et autres concertos d’Antonio Vivaldi, avec Amandine Beyer et l’ensemble Gli Incogniti (les inconnus). Il existe plus de 150 versions enregistrées de ces œuvres célébrissimes. Celle-ci compte parmi les plus vivantes et énergiques. (Disque Zig-Zag Territoires)

Cantiones Sacrae sex vocum de Roland de Lassus avec le Collegium Vocale de Gent dirigé par Philippe Herreweghe. Le grand œuvre de la pTaille de policeolyphonie de la Renaissance servie avec « dévotion » par des maîtres du genre. Édifiant! (Disque Harmonia Mundi)

• Et pour le piano, je ne peux choisir entre l’intégrale aérienne de la musique de Claude Debussy par Jean-Efflam Bavouzet (4 disques Chandos) et l’enregistrement des Préludes de Frédéric Chopin par Alexandre Tharaud (disque Harmonia Mundi) marquée par la douleur et la puissance des sentiments.

Littérature

Les années, Annie Ernaux. L’étonnant roman autobiographique (à la troisième personne du singulier) d’une écrivaine penseure émérite, qui nous raconte les soixante dernières de notre époque… comme si on y était.

Le combat ordinaire, Manu Larcenet. Une bande dessinée en quatre tomes qui raconte la vie de Marco, le photographe qui en a marre de photographier des cadavres, qui quitte son psy parce qu’il se croit guéri de ses phobies et qui s’installe à la campagne pour avoir la paix. Bien, ce n’est pas aussi simple. C’est même très compliqué, mais aussi génial. Une bande dessinée comme un grand roman.