jeudi 28 juillet 2011

Je déteste les pistes cyclables



Je ne sais pas ce qui est le plus dangereux, rouler en ville en plein heure de trafic, ou rouler par beau temps sur une piste cyclable. Je parle de vélo bien sûr. En fait, oui, je le sais. Les pistes cyclables constituent de hauts lieux de dangerosité pour le cycliste qui fait du vélo en sportif. Il n’est définitivement pas à sa place où l’on trouve toutes sortes de déambulants, dont certains non identifiables.

Ce jeudi, entre deux émissions de radio que j’animais à CKRL, je me suis décidé à rouler, pour la première fois je le précise, sur la piste cyclable qui longe le Saint-Laurent du centre-ville de Québec jusqu’au pont de Québec. Quelle mauvaise idée! Déjà, il n’était pas facile de s’y rendre, à cause de la circulation et des feux qui la règlemente. Pourtant, ce qui m’attendait une fois passé les bureaux de la Garde côtière, m’a laissé des plus perplexe. Des promeneurs qui s’imaginent sur un trottoir, marchant à deux ou trois de large, avec, parfois, une poussette et un ou deux pitous; des personnes en fauteuils roulants, d’autres en patins à roues alignées, d’autres en triporteurs. La plupart se promènent sans égards à ceux qui les entourent, comme s’il n’y avait qu’eux au monde, alors que nous sommes des centaines sur un tronçon de quelques kilomètres.

Mais les plus têtes en l’air, les plus roger-bon-temps, sont les cyclistes eux-mêmes. Ils roulent à deux de large, en zigzaguant pour garder l’équilibre parce qu’ils avancent plus ou moins, en jasant, se foutant éperdument de ceux qui les suivent ou qu’ils croisent. La palme revient à une grosse dame qui avait arrêté son vélo en plein milieu d’une côte menant au-dessus du viaduc ferroviaire. Elle avait même stationné sa bécane sur son pied et restait là en plein milieu de la voie, alors qu’il y avait justement une aire de repos à sa droite. Et lorsque je le lui ai fait remarquer, en passant, elle m’a crié : « chu fatiguée, câlisse! » Pis, ciboire, ça n’t’empêche pas de te tasser sur l’accotement, surtout lorsqu’il est conçu pour ça!

Hé, misère, que je suis intolérant. Ce n’est pas compliqué, ces endroits sont en fait des pistes multifonctionnelles et doivent être annoncées comme tel, pour qu’il n’y ait pas de confusion. Moi, je n’y ai pas ma place, parce que ce n’est pas ma place. Vive la route 138, entre Saint-Augustin et Trois-Rivières où l’on peut rouler sur un accotement large. Vive l’arrière-pays portneuvois, avec ses rangs tranquilles et ses paysages magnifiques de forêts, de champs cultivés de maïs à perte de vue, de céréales de toutes sortes, de petits fruits et de légumes de toutes sortes. Vive ces lieux magiques ou les automobilistes et, plus particulièrement les camionneurs, respectent les cyclistes… à condition que chacun respecte la priorité de l’autre.

Finalement, chacun le lieu qui lui convient et les vaches seront bien gardées!!

Fin de parcours

Pour fuir la piste cyclable, je suis allé monter la Côte-à-Gignac, pour me retrouver sur le chemin Saint-Louis. Ai vu, à un moment donné, une auto emprunter un chemin perpendiculaire et y rouler très, très lentement. À l’entrée, il y avait un panneau où il était écrit : Maison Michel-Sarrasin. J’ai compris pourquoi le conducteur allait si lentement. On n’est jamais pressé de rencontrer la mort.

Engueulade

Me suis fait stoïquement engueuler par mon ami Paul (Marois), chez Sillons le disquaire de la rue Cartier où je m’étais arrêté comme à chaque fois que je passe devant. « Tu roules toutes ses distances sans une carte d’identité, permis de conduire ou assurance-maladie? Pas brillant. » Sur le coup, je croyais qu’il blaguais. Mais non. Il m’a fait remarquer qu’en cas d’accident, je ne pouvais que causer des difficultés à tout le monde sans une ou l’autre de ces précieuses cartes.

Musique

C’est l’été et, plus que jamais, la musique des champs et des campagnes. C’est pourquoi, depuis que mon ami Denis (Jodoin) m’en a fait la suggestion, je suis incapable de sortir le Old Ties de Norman Blake du lecteur de ma voiture. Blake est un grand maître du Blue Grass, cette forme de musique folk qui se fond si bien dans la ruralité. C’est surtout le plus merveilleux guitariste de cette forme musicale et ici, il faut entendre guitariste au sens large, c’est-à-dire qu’il joue tous les types de guitares acoustiques, de banjos, de mandolines et autres trucs à corde pincées qui font la particularité du genre. De plus, il se défend très bien au violon. Old Ties, c’est le disque du bonheur rural et quand je me promène dans la campagne neuvilloise, il m’accompagne à tout coup! Merci de vous le procurer chez Sillons le disquaire.

C’est là aussi que j’ai découvert le merveilleux New York-Love Songs du pianiste Kenny Werner. Ce cd, c’est un éloge à la beauté et à la poésie en musique. Jamais je n’aurais cru que New York pouvait suggérer autant de sérénité et d’émotions : il faut écouter la Central Park Suite pour s’imaginer, amoureux, aux belles heures de ce grandiose parc urbain. Ou alors cette Song of the Heart si tendre, tout comme ce Back Home Again. Il faut dire qu’il y a des noms rattachés à ces mélodies new yorkaises (For Bonnie, Lorraine and Katheryne, Barbara and Wesley). Du piano solo qui fait diablement rêver!!

dimanche 10 juillet 2011

La fête pour Maëllie



Ce samedi, ce fut la fête pour célébrer la venue sur Terre de notre petite Maëllie. Organisée par les parents comme un rituel alternatif au baptême chrétien, la fête a eu lieue à Baie-Saint-Paul dans la famille de Marie-Pier, la douce de mon fils Jean-Philippe. Un événement magique au coeur d'une journée gorgée de soleil et de vent, où parents, amis et enfants en ont profité pour échanger entre eux autour d’un véritable festin. Puis on a planté l’arbre de vie offert par les parrains (Nicolas, mon fils cadet et Jennifer, la sœur de Marie-Pier) et les parents ont présenté officiellement leur fille à l’assistance. Enfin, j’ai eu le plaisir de raconter à Maëllie un peu de ce qui l’attendait pour le prochain centenaire. Voici mon texte…


Si tu savais à quel point tu étais attendue sur cette Terre qui est parfois si jolie, comme disait le poète Jacques Prévert. Tu y étais attendue avant même que nous le sachions vraiment, consciemment. En fait, en ce qui me concerne, je t’ai rêvé avant même de te souhaiter. Enfin presque…

Dans mon rêve, que j’ai raconté et écrit à tes parents qui en ont été bien étonnés, tu t’appelais Amandine et tu avais deux ans… à peu près. Mais ça n’a pas d’importance le nom, c’était bien toi qui était là, près de nous, sur le bord de la rivière La Loutre à Stoneham. Avec moi, tu regardais les truites dans le ruisseau jusqu’à ce que le chat Vivaldi saute à l’eau et en attrape une pour la manger. Tu en as été toute surprise, un peu choquée et enfin, tout à fait heureuse pour le chat qui avait son repas. Tout à côté, Loulou et tes parents observaient la scène d’un œil amusé.

Ce rêve si réel, une fois raconté, aurait, semble-t-il, permis à ton père de réaliser que son premier enfant pourrait bien être une fille. En effet, paraît-il qu’à l’origine, tu n’étais pas vraiment une option. Imagine!

En fait, dans ce rêve, tu étais ce que tu es aujourd’hui, plus vraie que Nature, belle, ronde, rieuse aux yeux tantôt bleus, tantôt verts, sachant déjà où tu t’en vas, certaine d’y arriver. Enfin, c’est la forte impression que tu donnes. C’est aussi sans doute, le vœu, l’espoir que nous tous ici partageons.

Bon, tu ne rencontreras pas Vivaldi et ne verra probablement pas ce Stoneham là non plus, mais tu connaîtras la vie telle que tes parents vont t’aider à la construire, avec tout leur bon sens, leurs ressources et surtout avec l’amour inconditionnel et infini qu’ils ont pour toi.

Maëllie ma chérie, on sait tous et toutes que tu deviendras une basketteuse hors pair doublée d’une rappeuse finie, triplée d’un chef cuisinier de haut niveau et dotée du plus grand cœur qu’une femme puisse avoir, celui de ta mère. On sait aussi que tu seras une grande psycho-kekechose à l’image de tes deux parents. On ne sait juste pas encore à quel point tu sauras les manipuler pour arriver à tes fins et accomplir ton destin. Mais on s’en doute…

D’ailleurs Maëllie, côté parents, tu es vraiment gâtée. Tous deux sont totalement béats d’admiration devant toi. Ils te vénèrent comme ils ne vénèrent personne dans ce monde et sont prêts à le virer à l’envers rien que pour que tu y sois à l’aise. Mais ne te laisse pas aveugler par tant d’amour. Fais ton chemin dans la vie, pas le leur; c’est la condition de ton bonheur.

Quand à tes grands-parents, ils sont pires encore et ont tous l’intention ferme de le rester. Pires comment? Les pires à te gâter, t’aimer, te sortir, te conter des histoires à dormir debout et à se rouler dans le gazon ou la neige rien que pour te faire rire. C’est leur job aux grands-parents et nous l’accompliront pour le restant de nos jours de toutes nos forces.

Quant à tes oncles et tes tantes, ils ne valent pas mieux. Ces mécréants feront tout, eux aussi, pour te rendre heureuse.

Voilà. Cependant, en échange, une lourde responsabilité t’incombe, ma chérie; celle de ne pas décevoir tout ce monde qui t’entoure et qui aura mis en toi toutes ses complaisances. Tu auras la responsabilité d’être heureuse, généreuse, rieuse, et de répandre la joie partout et parmi ceux avec qui tu vis et vivras. Grosse commande pour une petite qui s’est tant laissée désirée et qui a vu le jour si menue. Remarque, à te regarder aujourd’hui, on a l’impression que tu peux porter le monde sur tes épaules. Mais on ne t’en demande pas tant, heureusement.

Alors, maintenant que tu y es, sur cette terre, profites-en à plein…

…avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-même d'être de telles merveilles…

(Jacques Prévert, Paster Noster)

Ah, oui, pour finir, je viens juste de me rappeler la fin de mon rêve de toi. Dans ma chronique, ça se lisait comme suit : « Pendant ce temps, la belle Marie-Pier se contente de recevoir sa fille qui, tout doucement, vient lui flatter la bedaine. Eh oui, Marie-Pier attend une autre fille. »

Mais ça c’est une autre histoire…