dimanche 25 septembre 2011

Les vacances 2011 de Loulou (1)


Loulou en hauteur!

Les Hautes-Gorges de la rivière Malbaie.

Mi-septembre, ma douce est en vacances. « -Bon, on va où? La Gaspésie du sud-est aux alentours de Bonaventure? Plus près, à l’Île-Verte ou à Kamou? Comme ça on pourrait faire du kayak et du vélo… » Mais la rando lui tente aussi furieusement et la première journée de ses vacances, c’est la Vallée du Bras-du-Nord qui obtient sa faveur et mon assentiment enthousiaste. C’est juste au nord de Saint-Raymond, dans Portneuf, et comme nous habitons Neuville, on y sera vite arrivé.

On a juste l’après-midi et on choisit le sentier des Falaises qui nous amène directement en face de la superbe chute Delaney, de l’autre côté de cette vallée qui ressemble drôlement à un fjord. Bel après midi frais et venteux qui nous rend la tête heureuse et les cuisses un peu douleureuses. « On revient bientôt, c’est certain, me dit ma douce. » Puis, après 30 secondes de réflexion, elle dit : « Et si on allait au Parc des Grands-Jardins cette semaine, on pourrait coucher à Baie-Saint-Paul, dans un gîte? »

J’hésite, moi, grimper des escaliers pour me rendre en haut d’une montagne me tente peu. Cependant, je n’ai jamais gravi l’Acropole du Draveur dans le Parc national des Hautes-Gorges de la rivière Malbaie et ça me tente en titi. Ce n’est pas beaucoup plus loin et le défi me semble plus enthousiasmant. Ma douce est d’accord et on réserve à l’auberge Le Relais des Hautes-Gorges tout près, pour le souper, le dodo et le petit déj.


Mer de montagnes...

Mardi, il fait un temps superbe pour la rando, frais, un peu venteux et un ciel généralement bleu. Il est 10h30 lorsqu’on met le pied au bas du sentier. Bon, encore des escaliers… L. En pierre, peut-être, et mieux intégrées au paysage, mais des escaliers quand même. Un sentier pour touriste, comme l’a qualifié mon ami Norbert qui a emprunté plusieurs d’ancien tracé plus exigeant. Aller-retour, c’est un parcours de 10 km qui nous mène à un paysage qu’on ne peut qualifier que de grandiose et qui est bien plus difficile à la descente qu’à la montée. C’est là qu’on s’est rendu compte que, comme nous, nos articulations ne rajeunissent pas.


En se tenant loin du bord, ma douce retrouve le sourire...

N’empêche, le périple se fait sourire aux lèvres et ma douce arrive en haut comme un chef; belle et fière! Mais c’est là que ça se gâche un peu pour elle. Victime du vertige, elle se déplace lentement sur les crêtes des trois sommets des Hautes-Gorges. Et lorsqu’elle me voit prendre des photos au pied du précipice, j’ai droit à un rappel à l’ordre sans équivoque. N’empêche, regardez cette photo qui en dit long sur la hauteur de ce fjord!

Vue en plongée...

Fjord d'un bord, lacs de l'autre.

Au retour, le bain chaud de l’auberge déraidit nos muscles et nous sombrons dans une douce torpeur qui dure jusque qu’au souper (excellent, offert en forfait, mais qui comporte des extras aux prix un peu trop élevés pour les plats les meilleurs), durant le souper… et même après!

La rivière Malbaie au creux des hautes gorges.

Le lendemain matin, ma douce choisi le kayak sur la rivière Malbaie, juste en dessous des hautes gorges, comme activité de la journée. « Comme ça, on aura tout vue de haut et du bas… » On prend une embarcation double et tout se serait merveilleusement déroulé, malgré le ciel couvert, si ce n’avait été des pagaies. La préposée, pensant bien faire, nous a remis des pelles de deux tonnes qui constituaient un excellent exercice de levée de poids dans un gym. Sur une rivière dont on veut remonter le courant sur 7 km, c’est rapidement devenu un irritant majeur, particulièrement pour ma douce qui s’est mise à râler comme seul moi sait le faire habituellement. Nous avons alors réduit nos ambitions et nous nous sommes contentés de louvoyer lentement d’une rive à l’autre, observant les pentes vertigineuses, nous rappelant les bons moments de la veille et, surtout, profitant du calme et du silence total, que nous offrait la rivière, une fois remontée assez loin pour éteindre le bruit du barrage où l’on met à l’eau.

Reste que nous avons écourté notre sortie qui devait durer quatre heures poure reprendre la route. « Et si on passait par La Malbaie et Saint-Irénée avant de rejoindre Baie-Saint-Paul? » a suggéré Loulou. Quelle bonne idée, elle a eu, surtout que plus on approchait du Saint-Laurent, plus les nuages s’effilochaient, plus la température montait. À Saint-Irénée, nous avons longtemps longé la plage à pied, rêvant de kayak (les nôtres, avec nos pagaies poids plume!!) avant d’aller jeter un œil au dépanneur Au père d’Antoine. Ça nous a coûté une beurrée (pas trop grosse quand même) en produits locaux : fromages, foie gras de canard, bières de Charlevoix et tutti quanti…

Au quai de Saint-Joseph-de-la-Rive.

Le Jean-Yvan!

Les visites de la journée se sont terminées au Musée maritime de Charlevoix à Saint-Joseph-de-la-Rive, lieu de construction navale de goélettes fluviales durant une cinquantaine d’années au 20e siècle. Sûr que nous y retournerons. C’est trop magique!

Musique

Si l’on excepte la musique du merveilleux film des frères Cohen « O Brother, Where Art Thou? », toute faite de vieux folklore d’Amérique et que nous avons écouté en fin de parcours, ce sont deux merveilles d’un tout autre genre qui ont accompagnée nos heures de route.

La première s’intitule « Athens Concert » et met en vedette l’envoûtant quartet du saxophoniste Charles Lloyd ( Jason Moran, piano; Reubens Rogers, basse, Eic Harland, batterie)en compagnie de Maria Farantouri, muse de Mikis Theodorakis, une chanteuse à la voix grave et chaude comme la Méditerranée elle-même. Le concert en question a été enregistré à l’odéon antique situé près du célèbre Parthénon d’Athènes; un lieu mythique, évidemment. La musique, faites de compostions du grand Charles et d’interprétations de chants anciens grecs, est à la hauteur du lieu. Depuis une semaine, nous l’avons écouté 10 fois et y découvrons de nouvelles merveilles, de nouvelles sonorités, dues, entre à la lyre de Socratis Sinopoulos et aux arrangements de Takis Farazis. Pour tout dire, de cette rencontre improbable, a surgi une sorte de chef-d’œuvre.

George Frideric Handel est sans doute une des plus grands compositeurs pour la voix humaine, dans le domaine de l’opéra ou de l’oratorio. Figurez-vous que Karina Gauvin, soprano, et Marie-Nicole Lemieux, contralto, ont unies leurs voix pour un récital hors du commun dudit Handel et de ses oratorios (genre musical voisin de l’opéra mais dont le sujet est essentiellement religieux). Nos chanteuses à nous autres, accueillies comme de grandes prêtresses sur les scènes européennes, sont accompagnées par Il complesso baroco que dirige un des handelien les plus respectés, Alan Curtis. En deux mots, "Stream of Pleasure" est tout bon. Les deux chanteuses, dont on sait qu’elles sont de parfaites complices, éprouvent un évident plaisir à déjouer les airs les plus difficiles et savent comme nulles autres, être émouvantes quand le texte l’exige. Sous le ciel de Charlevoix, elles ont fait merveille à nos oreilles!

mardi 6 septembre 2011

216 Arago Est, souvenirs en vrac (2)



L'école des filles, à défaut de celle des gars dont je n'ai pas trouvé de photo. Le modèle est le même...

La rentrée, ou plutôt l’entrée de Gédéon à l’école a ravivé de bien drôles de souvenirs du temps de la rue Arago. Comme pour mon petit-fils, je me souviens d’une grande fébrilité et d’une hâte incommensurable d’être un grand qui va à l’école. Sauf que dans le temps, la maternelle n’avait pas encore été inventée. Je suis donc entré à 5 ans et demi en première année, à l’école primaire Notre-Dame-de-Jacques-Cartier. C’était en septembre 1957 et ma mère, fière, m’y a mené pour la première et… dernière fois. Non mais, quoi, j’étais un grand, donc capable d’y aller tout seul, même s’il fallait traverser la rue Saint-Vallier, le boulevard Charest et la rue Saint-Joseph avant d’y mettre le pied, coin Caron et Saint-François, dans le quartier Saint-Roch.

Bon, ok, les premières fois, de plus grands, qui habitaientla rue, m’accompagnaient. Mais avant la fin de la semaine, je marchais tout le trajet comme un grand. Comme un grand? Quelle déception de croire être un grand et de n’être qu’un petit rendu à l’école. C’est toujours comme ça, t’es toujours le petit de quelqu’un et le grand d’un autre. Mais bon.

La mairesse, comme on disait, s’appelait Gisèle Castonguay et semblait tout à fait gentille jusqu’à ce qu’elle convainque ma mère que d’écrire de la main droite c’était diablement plus sain. Ça s’est fait assez rapidement, la règle triangulaire qui me tapait la gauche du tranchant me rappelant douloureusement à l’ordre, le bon, celui de Dieu. Tout le monde sait que la gauche est l’œuvre du diable!

Je n’ai pas détesté l’école pour autant, et même pas, sur le coup, la Gisèle en question. Ça a juste un peu fucké ma nature et perturbé à jamais ma calligraphie qui est restée depuis totalement…gauche. Non, au contraire, dès les premières leçons, j’ai tout de suite annoncé les couleurs : très bon en français et en histoire, un peu irrévérencieux en religion (le futur athée couvait déjà!) et totalement nul en maths.

J’avais des amis pour jouer au hockey bottine ou au ballon prisonnier et comme partout ailleurs, les grands nous bousculaient quand il leur en prenait l’envie. Me souvient juste avoir été assez méfiant pour ne pas me retrouver trop souvent dans leurs pattes…

Mon premier cours de langue
C’est d’ailleurs un des ces grands qui m’a appris que le métal, en hiver, ça gèle les muqueuses. Un beau matin froid de novembre, il m’a gentiment suggéré de mettre la langue sur le poteau de métal de la porte de clôture de la cour. Évidemment, elle a collé sur place et j’ai paniqué. Tout le monde rigolait et, au même moment, la cloche du début des classes a sonnée. Houlà, l’anxiété m’est montée dans le piton à la pensée d’être en retard, pire, de ne pas pouvoir entrer du tout dans l’école.

Le grand, qui était parti à la course avec tous les autres, est revenu régler ça. Il a donné un bon coup de pied pour fermer la porte de grillage à laquelle j’avais la langue pendue. J’ai été libéré instantanément…même si un bout est, bien sûr, resté au fer. J’en ai été quitte pour avaler un peu de sang et ravaler beaucoup de larmes et d’amertume durant l’avant midi.

Chez Marguerite etles cartes de hockey
Mais bon, je l’ai dit, j’adorais l’école, et c’était un plaisir, tous les matins (sauf ceux des maths), d’y courir avec mes chums. Surtout, sur l’heure du dîner où on ne manquai pas d’aller faire notre tour Chez Marguerite! C’était un tout petit local où abondait toutes sortes de bonbons et de cartes de hockey, le bonheur, juste en face de l’école. Qu’était-ce au fond? Un dépanneur? Pas vraiment. Plutôt un magasin de friandises tenu par une sympathique petite vieille à peine plus grande que nous. Nous l’adorions Marguerite, avec ses yeux bleus qui rajeunissaient sa figure ridée. Ce n’était pas comme une grand-mère, plutôt comme une sorte de fée âgée qui nous ouvrait les portes de son royaume de bonbons. Et qu’est-ce qu’on en a acheté des boules noires et cartes de hockey avec l’argent des bouteilles vides que nous quêtions partout. Deux fois, durant ces premières années d’école, j’ai eu une collection complète de 110 cartes. La deuxième, je l’ai complétée en remportant la carte manquante (Bobby Hull si je me souviens) en jouant aux billes, exactement comme le raconte Marc Robitaille dans Des histoires d’hiver avec des rues, des écoles et du hockey, qui reste mon héros en matière de souvenirs d’enfance. La mienne, je veux dire.

Bref, j’aimais l’école et, régulièrement, je ramenais avec fierté, agrafée à ma chemise, la médaille du mérite de français, d’histoire ou de divers (j’étais toujours le meilleur en divers!). Non, je n’en ai jamais eu en maths. Mais des retenues, ça oui, et plus souvent qu’à mon tour! Ça n’a rien changé à ma cancreté, ou ma cancritude, comme vous voudrez. Je n’avais pas la bosse des maths, c’était plutôt un trou qui, avec les années, est devenu un cratère. M’enfin…

Le fort
L’hiver de mes sept ans, on s’était fait un fort dans la cour, dans le coin à la jonction de deux clôtures. On, c’étaient mon frère Claude, me semble-t-il, et les amis du coin, Coco Bérubé, les trois ou quatre frères Lagacé, Réjean Drolet, Henri Robitaille peut-être, mais pas sûr, on le trouvait trop bizarre. En fait, il n’avait rien de bizarre, juste une drôle de famille avec pas de père avec une mère qui ne cessait de se promener avec ses deux filles. Henri, lui, il faisait plutôt solitaire et pas nécessairement par choix.

Bon, tout ça pour vous raconter que ce fort nous servait à repousser des ennemis imaginaires et effroyables. Un beau samedi après-midi neigeux, Réjean était arrivé avec deux arcs en fibre de verre et des vraies flèches pointues. Ouaiiiiis, qu’on s’est dit, on va mettre un de nous en garde avancé et on va s’envoyer des messages avec les flèches pour se prévenir de l’arrivée des ennemis… Je ne sais pas comment on a fait pour qu’il n’arrive pas d’accidents. Je me vois, garde avancé grimper dans un arbre, lancer ma flèche sur le poteau au centre du fort pour avertir de l’arrivée imminente de l’ennemi. N’importe lequel de ceux qui s’y terraient et qui aurait décidé de lever la tête un instant aurait eu une chance de devenir borgne ou juste de mourir d’un flèche en plein front. Il n’est rien arrivé mais on a perdu la guerre et vite fait à part ça…

C’est que les arcs en question, Réjean les avais un peu piqué à ses grands frères René et Jacques qui sont venus les récupérer. Nos explications n’ont pas ému les deux costauds et notre fort en a mangé une maudite. Réjean, lui, on ne l’a pas revu pendant une semaine. Faut dire qu’on avait pété une ou deux flèches…

Le lendemain, on s’est fait une glissade avec les restants du fort…

Gédéon à l’école


La gang de rue de Donnacona : Géd et Titine à l'avant, Lio et Flo derrière. Une journée bien spéciale!!!

C’était jour d’entrée scolaire pour mon petit-fils Gédéon, la semaine dernière. Il avait tellement hâte. Rosemarie, sa mère : " Gédéon était pas mal excité ce soir à propos de l'école. On est allés chercher des vêtements pour lui aujourd'hui, j'ai eu le temps de jaser avec. Je lui au dit que je ne pourrais plus le considérer comme mon bébé maintenant qu'il commençait l'école, que c'était seulement les grands qui y allaient... C'est comme si je lui avais donné 1000$... Hihihi ".

Le lendemain matin, j’ai eu le plaisir d’accompagner la famille dont les autres membres, Florent, Lionel et Célestine, entraient en garderie plus tard dans la journée. Je suis arrivé au moment où maman Rosemarie prenait des photos pour immortaliser ce jour de grande première. On s’est ensuite dirigé vers l’école de Donnacona, de l’autre côté de la rue et je me suis occupé de la gang pendant que Gédéon, sa mère et des centaines d’enfants et de parents de la meilleure humeur attendaient l’ouverture des portes. Symboliquement, le directeur est arrivé avec sa grosse cloche pour donner le signal.

La vie venait de changer pour tout ce beau monde, même pour Célestine qui, à huit mois, faisait son entrée dans le grand monde de la garderie, elle qui termine à peine sa période de fusion totale avec sa mère.

Maëllie
Bon, je mets mes bottes et je m'en vais à la garderie!

Ma petite Maëllie a aussi commencé la garderie, elle qui est indépendante en diable. Marie-Pier l’a laissé le cœur gros le premier matin. Je parle de maman, là, qui avait le cœur gros en pensant que sa fille s’ennuierait…Pour s’en assurer, elle est retournée quelques minutes plus tard. Rien à faire, Maëllie était occupée, pas de temps pour maman. Quin toi! Reste qu’à la fin de la journée, elle était bien heureuse de rentrer à la maison. Et chaque matin, c’est pareil, heureuse de retrouver son éducatrice et le soir, ses parents. Maëllie, c’est le bien-être incarné! Que ça puisse durer!!!

Ry Cooder chante l’Amérique
Depuis la parution du film Paris, Texas en 1984, j esuis fasciné par ce musicien hors norme qu’est Ry Cooder. Avec quelques notes de guitare fondamentalement blues, il a soutenu avec force le scénario et le jeu des acteurs du film. Musicien de la côté, formé à toutes les influences trad de son Amérique, y compris et surtout peut-être, à ce qui est convenu d’appeler le Tex-Mex, cette musique des Mexicains venus en masse trouver de meilleures conditions de vie aux États. C’est lui qui, au milieu des années 1990, redonnait vie à un ensemble cubain quasi mythique, le Buonavista Social Club. L’Afrique d’Ali Farka Touré l’a aussi attiré et ensemble, ils ont fait un album magnifique : Talking Timbuktu. Et je ne parle pas de son séjour en Irlande avec les Chieftains ou encore au Japon.

Mais c’est avec le blues qu’il a le plus d’affinité, le cooder et sur Pull Up Some Dust and Sit Down, son dernier opus à date, on en compte deux titanesques : Baby Joined the Army, en hommage au blues du delta du Mississippi et John Lee Hooker for President, où il cite tous les grands titres du Johnny Lee en question (Boom, Boom; Boogie Chillum; One Scotch, One Bourbon, One Beer) mais en s’adressant au président des USA dont on comprend qu’il peut avoir le blues.

Pour le reste, c’est un hommage à tous les types de chansons populaires qu’on rencontre aux États, du Tex-Mex, en passant par Tom Waits ou même Dean Martin. Réjouissant et engagé en diable!

Ray Bonneville

Ce n’est pas parce qu’on vit à Austin, Texas, qu’on ne peut pas être né au Québec. Parlez-en à Émilie Clepper ou à Ray Bonneville qui lui, est venu au monde à Gatineau (Hull à l’époque) plus précisément. Cet étonnant personnage,hobo de l’Amérique qu’il a parcouru du nord au sud et d’est en ouest, a choisila chanson apes avoir pratiquée 36 métiers et dont, plus particulièrement,celui de pilote de brousse. Aujourd’hui, avec Bad Man’s Blood, il présente sont septième album, le plus réussi à mon sens.

Sa folk un peu rugueuse, la syncope particulière de ses chansons tout comme son jeu de guitare et d’harmonica reconnaissables entre tous en font un musicien attachant en qui on se reconnaît. Enfin, moi je m’y reconnais et suis attiré par ces belles chansons simples, constamment bleusées, qui appellent au voyage, au plaisir et qui racontent les vicissitudes de la vie. Des chansons, des vraies quoi…

Jean-Michel Pilc,piano solo

Dans ma dernière chronique (Je déteste les pistes cyclables, 28 juillet 2011), je vous proposais le disque remarquable du pianiste KennyWerner intitulé New York Love Songs. Cet américain a longtemps vécu en France alors que celui que je vous présente aujourd’hui est Français, mais vit à New York et s’appelle Jean-MichelPilc. En voilà un qui personnifie à merveille la force et l’originalité du jazz européen. Son jazz est créatif, moderne, vif et… absolument ancré dans la tradition, même si cette tradition peut parfois paraître abstraite.

L’album s’intitule Essential, titre drôlement bien choisi puisque le musicien y offre toute la palette de son art, remodelant complètement les standards ou créant des thèmes complexes sous forme d’études-tableaux, comme il les a appelées. Bref, c’est neuf, frais, moderne, oscillant constamment entre abstraction et mélodisme…