dimanche 20 janvier 2013

On a fêté Loulou…





On a fêté Loulou, hier soir, une semaine après son anniversaire que nous avons passé, seuls au monde, à l’Île-Verte. Hier, c’était la rencontre des vieux amis, Janine et Bertrand, Danièle, Denis et Jonanne. On a bouffé et bu à satiété. Au menu : hors-d’œuvre d’olives et de charcuterie, carpaccio de cerf et saumon fumé en entrée, succulent potage de courge à la Johanne, magrets de canard aux fruits et pommes de terre aux herbes salées, salade de mesclun et de raisins à la Janine, fromages fin et pas fins, et… vins, pas mal quand même.

Soirée animée, placoteuse, le plus souvent drôle, bienveillante envers l’héroïne de la soirée  et où l’on a pas hésité à me tirer la pipe sur mes caprices culinaires. Mais bon. Faut s’assumer, pas s’assommer, comme disait si bien Plume Latraverse. C’est vers la fin, que c’est devenu franchement rigolo, au moment où Bertrand a sorti son kit sophistiqué d’alcootest pour prendre la mesure des convives avant le retour à la maison. Bon, je ne vais pas livrer de résultats. Pas question, mais disons que certains ont été pour le moins surpris des révélations sur leur état éthylique. Choses certaine, les conducteurs, eux, sont partis selon les normes prescrites par la société de l’assurance auto du Québec.

Moi, qui me sentait pourtant fort bien, à mon naturel quoi, me suis ramassé avec un taux de 0,24!!!! Heureusement que c’était chez nous. D’ailleurs, c’est durant la nuit que j’ai compris la vérité de mon état, réveillé par un mal de tête tenace et tout l’être vaguement nauséeux. C’est bien pour dire…

L’Île-Verte en hiver

La fin de semaine dernière, mon amour a réalisé un rêve de longue date. Aller sur la douce Île-Verte en hiver. Gentille, elle a bien voulu que je l’accompagne. Il y a deux moyens de s'y rendre, à cette période-ci de la saison, soit en motoneige, soit par hélico. Mais, à cause du redoux et du peu de froid depuis le début de l’hiver, pas de pont de glace. C’est donc en hélicoptère que nous avons gagné le gîte La maison du marais, sur le côté sud de l’île, en ce si beau vendredi du 11 janvier, une vraie journée de printemps précoce.

Une grande maison pour nous tout seuls. Huit pièces. On a chauffé les trois pièces du bas à l’aide de l’électricité jusqu’à ce que le poêle à bois prenne la relève, puis on est sorti faire une longue marche sur la rue principale couverte uniquement de traces de motoneige, découvrant, entre les maisons fermées, d’innombrables pistes, de lièvres et de chevreuils, la plupart fraîches.


On est rentré entre chien et loup raviver le poêle, sortir un bon livre chacun et s’emmêler les pattes sur la porte ouverte du four. Loulou entreprend la lecture de Les poètes morts n’écrivent pas de romans policiers, de l’écrivain-marin-navigateur danois Björn Larssson, celui-là même dont nous avions tant aimé Le Cercle celtique, polar au long cours qui se déroule en Mer du Nord. Les poètes morts…, toujours dans le genre polar, porte cependant plus sur la perversion de la littérature que sur les aventures maritimes. J’en saurai plus dans quelques jours.



Pour ma part, je poursuis la lecture, sans cesse reprise et volontairement interrompue, du livre des livres, James Joyce, l’Irlande, le Québec et les mots de Victor-Lévy Beaulieu. Et si je l’interrompt si souvent depuis plus d’un an, c’est pour le faire durer, ce livre qui raconte Joyce, bien sûr, le destin mythique et torturé de la verte Erin, mais aussi le Québec qui habite chacun de nous si fort dans l’écriture unique de Beaulieu. « …que ma mère et ma sœur Colette ont mis papiers et buchettes dans le poêle à bois. La grosse allumette a craqué. Odeur du soufre qui brûle puis celle de l’écorce de cèdre s’enflammant dans le poêle à bois. Ça grésille dans la grande cuve et le tuyau de tôle qui relie le poêle à bois à la longue cheminée lâche des bruits sonores, comme les pets du Minotaure quand il a trop mangé de luzerne au mitan de sont labyrinthe. » p. 487

On dirait que c’est exactement ce que Loulou et moi venons de faire avant de se mettre le nez dans nos livres. Les mots rejoignent la vie. On s’est sourit et après une demi-heure, on s’est mis en train pour le souper. Arachides et charcuteries en entrée et un simple spaghetti pour accompagner la bouteille de vin. On ne s’est pas couché tard et on a amplement profité du lit pour se faire du bien et s’assurer de bien dormir. Ce qui fut fait…

Le lendemain, on a sorti les raquettes, entre deux averses de pluie, pour traverser l’île de part en part. Au cœur de la forêt, ai téléchargé une boussole sur mon i-phone pour m’assurer qu’on se dirigeait bien franc nord, pour voir ce qui se passait de ce côté du fleuve. Avons suivi de longues minutes durant, la piste fraîche de l’orignal question d’avoir un chemin pour se rendre à destination à travers l’enchevêtrement serré des branches. À chaque détour, on s’imaginait l’animal surgir. Mais ce n’est pas arrivé avant que trouvions un chemin qui nous menait droit à la rive. Wow, quel paysage serein! Aucun vent pour friper la surface verte de l’eau sous le ciel gris. On est resté de longues minutes à écouter le silence arrêter le temps. Au loin, un phoque nous a jeté un œil et deux canards l’ont survolé à toute vitesse. Un grand moment de sérénité.



Mes choix de 2012
Bon, ce n’est pas nouveau, nouveau, mais question de laisser une trace sur mon blogue, voici les choix musicaux que j’ai retenu pour l’an dernier.

Folk

1.     Artistes variés sous la direction de Rodney Crowell, This One’s For him : A Tribute to Guy Clark, disques IceHouse.
2.     Rickie Lee Jones. The Devil You Know. Disque Concord Records
3.     Habib Koita/Eric Bibb. Brothers In Bamako. Disque Stoy Plain
4.     Mirel Wagner. Album éponyme. Disque Friendly Fire Recordings
5.     Old Crow Medecine Show. Carry Me Back. ATO Recordings
6.     Bob Dylan. Tempest. Columbia
7.     First Aid Kit, The Lion’s Roar, disque Wichita Recordings
8.     Mark Knopfler. Privateering. Disque Mercury

Rééditions Folk
1.     Billy Braggs & Wilco. Mermaid Avenue. Disque Nonesuch
2.     Stan Rogers. L’œuvre de Stan Rogers. Disques Boréalis

Franco

1.     Lisa Leblanc, Album éponyme, Disque Bonal
2.     Thomas Hellman, Thomas Hellman chante Roland Giguère. Éditions de l’Hexagone
3.     Richard Séguin. Appalaches. Disque Spectra musique
4.     Catherine Major. Le désert des solitudes. Spectra musique
5.      Le Vent du Nord. Tromper le temps. Disque Boréalis
6.     Julos Beaucarne. Le balbuzard fluviatile. Disque EPM
7.     Alexandre Belliard. Légendes d’un peuple, Tome 2. Autoproduction

Jazz, l’année des trios

1.     Vijay Iyer Trio, Accelerando. Disque ACT
2.     Brad Mehldau Trio, Ode et Where Do You Start, Disque Nonesuch
3.     Marc Copland avec Drew Gress et Jochen Rueckert, Some More Love Songs, Disque Pirouet
4.     J. D. Allen Trio, The Matador and The Bull, Disque Savant
5.     Stefano Battaglia Trio, The River of Anyder, Disque ECM
6.     Dave Douglas quintet, Be Still, Disque Green Leaf
7.     Sheila Jordan/Harvie Schwartz, Yesterdays, Disque HighNote
8.     Sophie Alour, La géographie des rêves, Disque Naïve

« Classique »

1.     David Jalbert, Bach, Variations Goldberg. Disque Atma
2.     Cecilia, Bartoli et I Barocchisti, Mission, œuvres d’Agostino Steffani, 1654-1728, Disque Decca
3.     Éric Le Sage et le quatuor Ébène, Fauré, quintettes avec piano. Disque Alpha
4.     Arcanto Quartett et Olivier Marron, Schubert, Quintette à cordes en ut majeur, d. 956. Disque Harmonia Mundi
5.      Riccardo Minasi et Il Pomo D’Oro, Vivaldi, concertos pour violon « L’Imperatore ». Disque Naïve