dimanche 22 août 2021

Incursion au pays des huards

     


Comment commencer cette histoire d’un séjour mémorable sur le lac aux Écorces du réservoir Cabonga, dans la Réserve faunique La Vérendrye? Par cette impression de grande et profonde nature qui se dégage des lieux? Par sa faune aviaire spectaculaire? Par le défi que représentait l’itinéraire de navigation entre les innombrables îles? Après tout, il s’agissait d’une aventure de cinq jours en kayak/camping sur un territoire inconnu. Par le début, peut-être?

Denis, maître d'oeuvre et merveilleux leader.


Le début, c’est en mars alors que l’ami Denis Jodoin a eu l’heureuse idée d’un autre périple kayak/camping pour souligner le 5e anniversaire de celui que nous avions fait, lui, Michel Lamoureux et moi, dans les îles de Mingan. Une prise deux, en quelque sorte, mais dans un milieu totalement différent. En pleine crise covidienne, les deux compères se sont amenés chez nous, dehors sur le patio, masqués et crissement gelés, pour que nous consultions ensemble la carte du réservoir Cabonga. Cette fois, Louise serait de la partie si elle le voulait. Elle le voulait sacrément! L’itinéraire suggéré par Denis fut rapidement approuvé et chacun/chacune est rentré au chaud chez soi. C’est Denis, chef d’expédition, qui a assuré le suivi, les réservations et toute la préparation. Il a encore fait mieux en invitant son vieil ami Martin Paulette, néophyte en kayak mais docteur ès nature, à joindre les rangs. Sa présence, sa science, son sens critique (on a fini par le qualifier de misanthrope, hi, hi) et son humour pince-sans-rire confrontés aux répliques savoureuses de ma douce en grande forme ont animé de leurs lumières ce merveilleux périple de cinq jours. 

 

Loulou

                                     Michel

Gilles

                                     Martin


Denis

Pendant que Denis, Louise et Martin, sur l’eau, consultaient cartes et GPS afin de ne pas se perdre dans le méandre des baies et des îles, Michel et moi, pagayant ensemble ou séparément, profitions grandement du paysage et du ciel qui s’offraient à nous dans un silence brisé à intervalle plus ou moins régulier par le chant tantôt plaintif tantôt vif des nombreux huards qui fréquentent les lieux. 

 

D’ailleurs, l’ornithologue en moi en a eu beaucoup pour satisfaire sa passion aviaire. Ne serait-ce que le dernier matin, où à la suite d’un portage pour le moins boueux, nous avons croisé le vol d’un couple de cygnes (trompettes?), d’une buse, d’un magnifique pygargue qui volait au-dessus d’un septuor de huards dont les cris affolés se répercutaient en écho au cœur d’un paysage de saisissante sérénité en cette matinée sans vent et pleines d’odeurs forestières et marines. 

 

Le portage






Mais ce qui a surtout marqué ce voyage au cœur d’une nature sans taches, c’est l’étonnante complicité, tant sur l’eau qu’aux campements, où chacun soutenait les efforts de l’autre pour monter la tente, préparer les repas (sauf moi qui ne faisait rien pour ne pas salir ma chemise blanche); le tout avec l’humour constant, les réparties savoureuses de notre quintette, les chansons de Desjardins que ma douce poussait à tout instant et que tous reprenaient en chœur. À moins que ce ne soient celles de Vigneault, de Charlebois… mais toujours Desjardins, toujours à propos : « Y a rien qu’icitte qu’on est ben. » 










Amen. Ne reste plus qu’à remettre ça.