mercredi 21 juillet 2010

Amitiés en Bas - Saint-Laurent


En voilà deux qui ont l'air de croire que l'avenir leur appartient.
Photo : Bertrand Denux

Sommes allés, au cœur de ce beau mois de juillet, au chalet loué par nos amis Lucie et Jean sur les bords du Saint-Laurent, à quelques kilomètres à l’est de Trois-Pistoles. Deux jours où se sont succédés de beaux moments de vie, immortalisés principalement Bertrand et Jean. Ah oui, Bertrand et Janine nous accompagnaient… à moins que ce ne soit le contraire. Mais, bof, nous étions là tous les six, pendant deux jours, pour partager notre amitié et admirer les perpétuelles beautés que la nature ne cessait de renouveler à chaque instant.

Je ne vous raconte pas tout ce qui s’est dit, il y a des douceurs qu’on préfère thésauriser, mais je veux bien partager avec vous quelques chefs-d’œuvre photographiques que Bertrand a réalisé avec beaucoup d’art et, je pense, beaucoup de tendresse. Ma douce Loulou y est particulièrement mise en valeur.

Et qui sait, peut-être en aurais-je bientôt de Jean? En attendant, voici donc quelques photos de mon ami Bertrand Denux :




Janine, Lucie, Loulou et moi en pleine plage!

Eh, les filles, c'est de l'autre côté la mer...

Le kayakeux...



Des formes...

Le photographe, Bertrand, en compagnie de Lucie, Jean, Loulou et sa douce Janine. Je suis l'auteur de la photo, vous devinez sans doute.

Pas de Bas - Saint-Laurent sans coucher de soleil. Photo, Louise Séguin.

Celle-ci est de moi, une vue nationaliste du Château Frontenac, prise du traversier, le 18 juillet 2010.

Je vais être grand-mère!!!

C'est officiel et annoncé, je vais être grand-mère et non grand-père de la fille de Marie-Pier et de Jean-Philippe, l'aîné de mes fils bien-aimés. J'en parlais, il y a peu, mais là, oui, c'est aussi vrai qu'elle va s'appeler Mathilde et qu'elle semble dotée d'une énergie peu commune. C'est le ventre de Marie qui s'en ressent! Alors, c'est clair, je vais être grand-mère puisqu'il s'agit d'une fille et je continuerai à être grand-père pour les gars...

'Stie que je suis content... après sept ti-gars, une fille, enfin. Pas que je n'adore pas ces gars-là, mais une fille! Je vais vous révéler un secret quand même assez mal gardé. Moi, dans la vie, ce sont des filles que je voulais. Mais après deux gars qui font ma fierté et celle de leur mère, j'ai abandonné...

Musique

Le magazine Down Beat, la bible du jazz depuis 1935, vient de publier son numéro annuel (août) portant sur les meilleurs musiciens, groupes et disques de l’année, tels que recensés par des critiques du monde entier, ou presque.

L’album de l’année : Historicity du trio du pianiste Vijay Iyer dont j’étais certain de vous avoir causé parce qu’il est vraiment génial. Exigeant certes, mais génial. C’est comme du Thelonious Monk mâtiné de Cecil Taylor mettons, rès rythmique, très swingnant et percussif, syncopé à souhait. Si vous êtes du gnere à écouter du jazz smooth en soupant, cet album n’est pas pour vous. Par contre, si vous êtes avides de sonorité nouvelles et emballantes, alors là vous serez servis.

Bon, la liste des lauréats est assez longue où l’on retrouve entre autres, le magnifique album du vénérable Allen Toussaint, Bright Mississipi que j’ai commenté dans ces pages il y a quelques mois. J’aurais bien aimé aussi y voir le chef-d’œuvre de Geri Allen intitulé Fling Toward the Sound où ma pianiste préférée rend un hommage personnel à trois grands du piano : Herbie Hancock, McCoy Tyner et Cecil Taylor. Un disque solo aussi merveilleux que celui d’Yyer.

Enfin, une découverte impressionnante pour moi, un disque de Thomas Savy, maître ès clarinette basse cet instrument qui prend aux tripes, intitulé French Suite ou le jeune homme est accompagné du brillant bassiste Scott Colley et du batteur Bill Stewart. Considéré comme un musicien plutôt sage, voire académique, le Savy s’éclate ici sans vergogne y allant d’une virtuosité folle sur toutes ses composition et de relectures très, très inspirées dans le spirituel Come Sunday de Duke Ellington et non moins réfléchi Lonnie’s Lament de John Coltrane. Du très grand jazz… pour aventurier de tout acabit.

mardi 13 juillet 2010

La poésie de la pluie

Lorsque l’orage vient je goûte

La terre qui se change en parfum

Et si la pluie pèse ses gouttes

Je chante auprès de mon arbre

J’en attends la fin

Ce n’est que de l’eau

Ce n’est que de l’eau camarade

- Vinicius de Moraes, chanté par Pierre Barouh

Une belle pluie chaude quasiment tropicale, tombe, droite, à travers les arbres des hauts de Saint-Adolphe de Stoneham, en plein chez moi, Chemin-des-Sables. Une belle pluie d’après-midi, apaisante, bienfaisante, charmante, rassurante, de celle que l’on regarde des heures avec bonheur, comme un feu dans l’âtre. Dehors, la verdure éclate de mille tons à travers les merisiers, les pins, les mélèzes, les érables et les dizaines de sortes de plantes de sous bois qui bordent ma rivière.

Pour l’accompagner, j’écoute la voix grave et caressante de Maria Bethania qui égrène les chansons de Tua, ce si bel album qui invite à l’amour. Si ma douce était ici, c’est ce qu’on ferait sans doute, l’amour, suspendant le temps que l’on prendrait sans compter pour se donner du plaisir à n’en plus finir. Mais, bon, ce n’est pas la dernière journée de pluie, heureusement…

En attendant, assis sur la galerie qui donne sur la cour et la rivière, je médite la pluie pendant plus d’une heure me semble-t-il. On ne voit pas le temps passer, tout simplement parce qu’il semble arrêté, animé uniquement par les dizaines d’oiseaux qui m’entourent de leurs chants tantôt flûtés, tantôt tout en trilles, des chants connus comme celui du merle, de la grive et du roselin, des chants rares aussi, vibrants et envoûtants, inconnus.

Puis je lis, assez distraitement d’abord, puis de plus en plus pris par ce brillant reportage de Bill Buford publié dans l’édition du 5 avril 2000 du New Yorker magazine portant sur l’incroyable Lucinda Williams. Une vraie vie de louisianaise, dure, marquée par la pauvreté matérielle, mais rehaussée d’une détermination sans faille à devenir « song writer » comme ils disent dans le sud, c’est-à-dire une chanteuse qui écrit et racontent des histoires, celles de leur vie de préférences. Celle de Lucinda est marquée par le suicide de quelques-uns de ses proches, l’alcoolisme de son frère, le désarroi de sa mère, la poésie de son père, un intellectuel radical dont les prises de position ne faciliteront en rien la vie familiale. Lucinda Williams, à l’incomparable voix rauque, pleine d’une émotion pas toujours contenue, nomade dans l’âme, amoureuses de ses bassistes, mettant régulièrement au clou ce qu’elle possède pour survivre de sa musique. Parlons-en de cette musique oscillant en country et rock, folk et ballade, toujours inspirée sur chacun de ses 10 albums (en plus de quarante ans de carrière).

Remarquez que, depuis la sortie de Car Wheels On a Gravel Road qui a remporté un Grammy en 2000 et est devenu un classique de la chanson américaine, la vie matérielle de la chanteuse s’est drôlement améliorée, elle qui habite maintenant la Californie. Mais si Car Wheels est un chef-d’œuvre d’americana, mon préféré demeure Sweet Old Word qui date de 1992 et sur lequel la voix est à chaque instant d’une beauté saisissante, les mélodies plus simple, proches de la country, et les textes étoffés, aériens mais lourds de sens.

jeudi 8 juillet 2010

Le jazz et la vie


Ahmad Jamal et James Commack.
Photo : Denis Alix, fournie par le FIJM.

Le 31e Festival international de jazz de Montréal se termine ce soir avec la grande parade louisianaise animée par Zachary Richard et le vénérable Allen Toussaint. Ça tombe bien, c’est aussi chaud et humide que la Louisine ces temps-ci à Monrial…

Pour les aficionados de la chose jazz, ce fut, à quelques exceptions près, une édition remarquable par la quantité et la qualité des prestations offertes par les plus grands noms : toutes les équipes du sieur Zorn, les pianistes Vijay Iyer, Tord Gustavson, Rafael Zaldivar et le grand Ahmad Jamal, les trompettiste Dave Douglas, Roy Hargrove, Tomasz Stanko et Paolo Fresu. Sans compter le vénérable Allen Toussaint et la jeune Julie Lamontagne.

Comme pratiquement chaque année depuis plus d’une décennie, j’y fais pèlerinage avec mon ami Martin, Bolduc de son nom de famille, soit depuis qu’il s’est exilé dans la grande ville pour cause d’amour et de travail. Peut-on avoir meilleures raisons pour prendre pays? Remarquez que ce n'est pas une raison pour que l’amitié parte avec le gars, ce serait bien mal le connaître. Tout ça pour dire aussi que ça fait encore plus longtemps que je suis accro à ce festival que je fréquente assidument depuis…1983.

Alors voilà, cette année, mon ami et moi avons eu la chance (ou le flair?) d’assister aux deux plus grand concerts de l’édition, le marathon du compositeur et saxophoniste John Zorn et celui quartet du légendaire pianiste Ahmad Jamal qui a tout fait, le vendredi soir du 2 juillet pour immortaliser encore son nom. Durant plus d’une heure 30, le vénérable le pianiste qui célébrait ses 80 ans nous en aura mis plein les oreilles d’un jazz moderne et d’une incommensurable énergie. Si son percussionniste et son batteur étaient constamment sollicités, moi, c’est le bassiste James Commack qui m’a le plus impressionnés autant par le puissance de son soutien rythmique que ses capacités de improviser. Quand au sieur Jamal, impérial, il dominait son instrument, jouant avec une vélocité et une maestria que j’ai rarement entendue dans ma vie, encore moins d’un bonhomme de 80 ans qui affichait la forme d’un jeune de 20 ans. Pour en savoir plus, je vous propose de lire le reportage d’Alain Brunet sur Cyberpresse.

Ribot, Zorn et Batista (photo du FIJM)

La veille, à 18 h, nous étions aussi à la salle Maisonneuve, cette fois pour entendre une partie du marathon que John Zorn présentait avec ses différentes formations. Ainsi, nous avons pu entendre Bar Kokhba, le trio du pianiste Jami Saft en compagnie du clarinettiste Ben Goldberg, le quatuor vocal féminin Mycale, l’incroyble violoncelliste Eric Friedlander et, en apothéose, le quartet Masada (Dave Douglas, trompette, Zorn au saxo alto, Greg Cohen à la basse et le polyrythmicien Joey Baron à la batterie) augmenté du pianiste Uri Caine et du percussionniste Cyro Batista. Tout cela sur un long crescendo de deux heures que le duo Douglas/Zorn devait conclure avec un incessant feu d’artifice.

Mon fils cadet Nicolas, grand spécialiste ès Zorn, qui assistait lui, au deuxième concert de cet événement, m’en a fait un éloge tout aussi vibrant qui s’est conclu par une performance démentielle de la formation électrique de Masada.

Enfin, j’avais prévu aller entendre le concert intitulé « Bright Mississippi » du légendaire musicien néo-orléanais Allen Toussaint. Toutefois, pour des raisons économiques, je me suis retenu. Mais Martin, lui, l’a vue et ne s’est pas retenu! Voici ce qu’il m’en a dit : C'est pas pour te revirer le fer dans la plaie mais...wow! 2 heures de pur plaisir de la Nouvelle-Orléans. Du bon Gumbo aux grosses crevettes! Et Don Byron, qu'on savait déjà maître es clarinette, y est allé de beaux solos de saxo ténor. Un gros son à la Hawkins qui plaisait visiblement à notre vénérable pianiste. Et Nicholas Payton à la trompette qui ne laissait pas sa place. Notre ami Ribot (Marc, le guitariste) lui, à la fois inspiré et effacé...nous a fait une version de Solitude que le grand Duke n'aurait pas renié! Et le Monsieur toussaint, l’homme aux mains agiles sur les touches d'ébènes s'est avéré aussi un joyeux conteur! Il fallait l'entendre raconter les excursions de son enfance dans la campagne Louisianaise. Savoureux! »

La vie…

La musique est un prétexte bien sûr, le plus beau des prétextes pour rencontrer son monde. Martin, évidemment, qui a raconté la vie internationale de sa douce, la belle Kathy, qui produit des shows de danse contemporaine et qui se promène aux quatre coins de la planète pour en cueillir, les exploits de ses fils Jonah et Luka tant dans les sports (des fanas de foot et de hockey qui s’initient au tennis), que dans les arts, piano, guitare, vous ne serez pas surpris. Ils complètent à peine leur première décennie que déjà Bob Marley, Iron Maiden et Jimmy Hendrix les interpellent. L’école leur sied bien et leur père est toujours à la boîte image du Cirque du Soleil. Après avoir remporté un Grammy pour le dvd All Together Now, performance de cirque sur la musique des Beatles, peut-être que mon ami fera de même avec… Elvis!

En des temps plus frais, Luka, Jonah, Kathy et Martin...

Et il y a eu un petit souper fort agréable avec mon fils Jean-Philippe dans un petit resto latino, le Cactus, rue Saint-Denis, souper au cours duquel se tenait la rencontre Ghana-Uruguay du mondial de soccer. Je vous laisse deviner de quel côté balançait le cœur des convives… On se demande encore, comme Richard Desjardins, ce que le bon dieu peut avoir contre l’Afrique qui a vu sa dernière équipe éliminée.

D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, nous aurons une finale Espagne/Pays-Bas. On prendra à coup sûr pour l’Espagne. Ce serait bien le bout de la marde s’il fallait que les descendants du pays colonisateur de l’Afrique du Sud qui a instauré l’arpartheid gagnait leur premier mondial sur les lieux même de exactions. Et les la Furia Roja est tellement belle à voir jouer. Et pour la petite finale qui opposera l’Uruguay à l’Allemagne, on est du côté latino. Deux équipes latinos dans les honneurs, ce serait foutrement bien.

Ah oui, nouvellement installé dans sa maison de Lasalle, J.P. va bien, lui qui fêtera son 30e anniversaire en toute intimité le 14 juillet prochain. Sa douce Marie-Pier aussi est en pleine forme. La grosse fille, comme elle se qualifie elle-même depuis qu’elle est enceinte, porte bien leur bébé qui semble d’une vigueur exceptionnelle. On a tous hâte de savoir si elle ou il sera…

" Laissez venir à moi les petits enfants...", la belle Sophie et ma douce.

Impossible aussi de passer sous silence l'accueil toujours chaleureux de Sophie, Pierre et Loïk dans leur si joli coin d'Ahuntsic, à deux pas du beau grand parc de la Visitation et de la rivières des Prairies. Cette Sophie, le bébé de ma Loulou constitue sans nul doute l'un des joyaux du genre humain. Plus je la fréquente, plus j'en suis certain!

Musique encore…

Jazz bien sûr. Il y a ce bel album que le pianiste américain Steve Kuhn a dédié avec celui avec lequel il a joué un mois au début des années 1960, John Coltrane.

Intitulé Mostly Coltrane, cet album a été réalisé en compagnie du bassiste David Finck, du batteur Joey Baron et du saxo ténor Joe Lovano. On y retrouve, intact, l’esprit méditatif du grand Coltrane, même dans les pièces les plus véloces. L’ensemble dégage indéniable et d’une grande beauté. Disque ECM.

Ahmad Jamal ? Why not ? Celui que je vous propose, si vous réussissez à mettre la main dessus s’intitules In Search of Momentum et est publié sur étiquette Dreyfus jazz. Le monsieur y démontre toute sa science pianistique oscillant entre les virtuosités d’Oscar Peterson et de Cecil Taylor et la créativité d’un Monk ou d’un Ellington. Un must!

Le meilleur endroit pour les trouver ? Chez Sillons le disquaire, bien évidemment! Bonne semaine…