mardi 16 décembre 2008

Je vous souhaite un bel hiver

Comme l’an dernier, l’hiver a commencé tout d’un coup. Cette fois, nous étions prêts, comme le disait, il y a quelques années, quelqu’un qui ne l’était pas du tout et qui a fait « suer » ses concitoyens durant quatre ans. Mais ça, c’est une autre histoire. Nous étions prêts parce que notre bois de chauffage était rentré, nos pneus d’hiver posés, nos skis de fond sortis et notre cours de sauvetage en milieu isolé complété. Comme ça, nous pouvions entreprendre notre saison comme patrouilleur du Club Le Refuge, chez nous dans les hauteurs de St-Adolphe de Stoneham. Ce qui est fait comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Dans son blogue sur Cyberpresse, la belle chroniqueuse Mali Isle Paquin, raconte qu’elle revient de Londres pour passer Noël à Montréal. Elle espère « …qu’il y aura quatre pieds de neige comme il y a un an » parce que, dit-elle, « exilez-vous dans un pays où c’est le mois de novembre huit mois par année et vous comprendrez. »

En prime, la journaliste nous propose un clip de la si belle chanson de Robert Charlebois, « Je reviens à Montréal ». Émouvant!

Alors moi aussi je vous souhaite un bel hiver, froid et juste un ti peu moins neigeux que l’an dernier. Un hiver avec pas trop de tempêtes et beaucoup de scènes rêveuses où la neige tombe en beaux gros flocons sur un paysage calme et sans vent. Un hiver de grandes forêts où les sapins chargés de neige brillent sous un ciel bleu intense comme le froid qui l’habite. Un hiver qui vous donnera le goût de vous rapprocher de vos amours, de vos amis de vos familles. Ça tombe bien, les fêtes s’en viennent!

Toute une tempête!
On a reçu 40 cm de neige, hier, sur Québec, peut-être plus dans nos belles montagnes stonehamiennes. On a joliment pelleté, à bras comme toujours, question de limiter l’émission de gaz à effet de serre, faire de l’exercice au grand air. De toute façon on n’a pas de souffleuse.

Mais ce n’est pas de cette tempête là, somme toute bénigne, que je voulais vous causer. C’est plutôt de celle provoquée par les intestins du petit Loïk, alias Zorrino, après neuf jours de constipation. Voici le résultat!!!
Paraît qu’il a poussé un long soupir de satisfaction après sa poussée libératrice. Depuis, il paraît le dernier petit-fils de Loulou se porte à merveille et gazouille perpétuellement.

Un président et deux premiers minus
En un peu plus d’un mois, on a eu trois élections. Une américaine d’abord, on pourrait même dire planétaire, tant la venue d’un premier président Noir aux USA était souhaitée par un monde en peine d’espoir.

Puis, coup sur coup deux autres élections, chez nous au Québec et au Canada d’à côté, où deux minus de droite ont été élus. De l’avis général, pratiquement aucun chef de parti, si ce n’est ceux de Québec solitaire, n’a présenté de vision de société. Pourtant, tous se sont réclamé du changement incarné par Barak Obama. Enfin, ceux qui n’étaient pas au pouvoir. Imaginez, Mario Obama, non mais…

Heureusement, le peuple, qui n’a pourtant pas si bon jugement règle général, s’est retenu de donner à qui que ce soit une solide majorité.

Musique
Comme à année, fin novembre, début décembre, la fibre traditionnelle (aujourd’hui, on dit « trad », ça fait plus in) s’anime drôlement chez les musiciens, les producteurs de disques et les mélomanes. Ce qui nous vaut, souvent de fort belles productions que nous écouterons au moins un mois.

Celle que je vous propose aujourd’hui s’intitule La traversée miraculeuse et met en vedette les excellents Charbonniers de l’enfer, groupe trad a capella, et La Nef, ensemble de musique ancienne. On y trouve des chants de marin datant de la Nouvelle-France et qui se sont transmis de génération en génération, que les membres des Charbonniers ont recueilli aux quatre coins du Québec maritime. Plusieurs sont originaires de la vieille France. Ça donne un disque fascinant de tempêtes, d’épopées guerrières et amoureuses.

L’autre réalisation est écossaise, un disque de Rachel Unthank and the Winterset intitulé The Bairns. Piano, basse, percussion, violon, accompagnant de longues complaintes chantées avec une émotion vaguement déjantée, comme distanciées de leur sujet. La musique est à l’avenant. Une folk d’inspiration celtique à la fois dérangeante et, ma foi, très belle.


Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique...Ne te laisse pas mourir lentement! Ne te prive pas d'être heureux!
(Pablo Neruda)

Gilles Chaumel

lundi 15 décembre 2008

La mort au bout du chemin


photo de Gilles Boutin
Au moment où j’écris ces lignes, ma Loulou est à Kuujjuaq. Elle est montée, hier, en avion nolisé avec des collègues, des gens qui font la classification des hôtels et une personne de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, l’ITHQ.

Kuujjuak n’était pas leur destination, seulement une escale. En atterrissant, l’avion a eu une crevaison. Rien de grave, ce n’est qu’une fois l’avion arrêté que les pilotes s’en sont rendu compte. Seulement, plus question de repartir.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le petit groupe est parti se promener. En chemin, ils ont rencontré Joey Juneau, cet ancien hockeyeur du Canadien, des Bruins et des Capitals, qui est déménagé au Nunavik, avec toute sa famille, afin d’aider à implanter un programme de hockey pour les jeunes Inuit, un programme basé sur les études.

Le gars l’ITHQ n’en revenait pas de l’engagement de Juneau et il s’est fait un plaisir de lui dire l’immense respect qu’il éprouvait pour son travail. Une belle rencontre. Ce devait être sa dernière, ou presque…

En passant devant l’hôpital, le collègue s’est affaissé comme une pierre aux pieds de ma douce, foudroyé. Un coup de fil et les ambulanciers étaient là dans les instants suivants et il a été pris en charge en un temps record. Rien à faire, l’homme était mort.

Je vous épargne les détails, la stupeur et le choc incroyable subi par tout le monde, ma douce en particulier, elle qui était avec le médecin lorsqu’il a appelé la femme du collègue décédé. Mettez-vous un seul instant à la place de la pauvre dame. Alors voilà, Loulou est en route pour Montréal et elle doit rentrer chez nous demain.

Voilà, c’est tout, vraiment tout. Un instant tu es vivant, enthousiaste, voire passionné par le voyage, les gens que tu rencontres, la vie quoi. L’instant d’après tu n’existes plus. Absurde, totalement absurde et affreusement triste.

Gilles Chaumel