On a fêté Loulou, hier soir, une semaine après son
anniversaire que nous avons passé, seuls au monde, à l’Île-Verte. Hier, c’était la
rencontre des vieux amis, Janine et Bertrand, Danièle, Denis et Jonanne. On a
bouffé et bu à satiété. Au menu : hors-d’œuvre d’olives et de charcuterie,
carpaccio de cerf et saumon fumé en entrée, succulent potage de courge à la
Johanne, magrets de canard aux fruits et pommes de terre aux herbes salées,
salade de mesclun et de raisins à la Janine, fromages fin et pas fins, et…
vins, pas mal quand même.
Soirée animée, placoteuse, le plus souvent drôle, bienveillante
envers l’héroïne de la soirée et où
l’on a pas hésité à me tirer la pipe sur mes caprices culinaires. Mais bon.
Faut s’assumer, pas s’assommer, comme disait si bien Plume Latraverse. C’est
vers la fin, que c’est devenu franchement rigolo, au moment où Bertrand a sorti
son kit sophistiqué d’alcootest pour prendre la mesure des convives avant le
retour à la maison. Bon, je ne vais pas livrer de résultats. Pas question, mais
disons que certains ont été pour le moins surpris des révélations sur leur état
éthylique. Choses certaine, les conducteurs, eux, sont partis selon les normes
prescrites par la société de l’assurance auto du Québec.
Moi, qui me sentait pourtant fort bien, à mon naturel quoi,
me suis ramassé avec un taux de 0,24!!!! Heureusement que c’était chez nous.
D’ailleurs, c’est durant la nuit que j’ai compris la vérité de mon état,
réveillé par un mal de tête tenace et tout l’être vaguement nauséeux. C’est
bien pour dire…
L’Île-Verte en hiver
La fin de semaine dernière, mon amour a réalisé un rêve de longue date.
Aller sur la douce Île-Verte en hiver. Gentille, elle a bien voulu que je
l’accompagne. Il y a deux moyens de s'y rendre, à cette période-ci de la saison,
soit en motoneige, soit par hélico. Mais, à cause du redoux et du peu de froid
depuis le début de l’hiver, pas de pont de glace. C’est donc en hélicoptère que
nous avons gagné le gîte La maison du
marais, sur le côté sud de l’île, en ce si beau vendredi du 11 janvier, une
vraie journée de printemps précoce.
Une grande maison pour nous tout seuls. Huit pièces. On a
chauffé les trois pièces du bas à l’aide de l’électricité jusqu’à ce que le
poêle à bois prenne la relève, puis on est sorti faire une longue marche sur la
rue principale couverte uniquement de traces de motoneige, découvrant, entre
les maisons fermées, d’innombrables pistes, de lièvres et de chevreuils, la
plupart fraîches.
On est rentré entre chien et loup raviver le poêle, sortir
un bon livre chacun et s’emmêler les pattes sur la porte ouverte du four. Loulou
entreprend la lecture de Les
poètes morts n’écrivent pas de romans policiers, de
l’écrivain-marin-navigateur danois Björn Larssson, celui-là même dont nous
avions tant aimé Le Cercle celtique,
polar au long cours qui se déroule en Mer du Nord. Les poètes morts…, toujours dans le genre polar, porte cependant
plus sur la perversion de la littérature que sur les aventures maritimes. J’en
saurai plus dans quelques jours.
Pour ma part, je poursuis la lecture, sans cesse reprise et
volontairement interrompue, du livre des livres, James
Joyce, l’Irlande, le Québec et les mots de Victor-Lévy Beaulieu. Et
si je l’interrompt si souvent depuis plus d’un an, c’est pour le faire durer,
ce livre qui raconte Joyce, bien sûr, le destin mythique et torturé de la verte
Erin, mais aussi le Québec qui habite chacun de nous si fort dans l’écriture
unique de Beaulieu. « …que ma mère et ma sœur Colette ont mis papiers et
buchettes dans le poêle à bois. La grosse allumette a craqué. Odeur du soufre
qui brûle puis celle de l’écorce de cèdre s’enflammant dans le poêle à bois. Ça
grésille dans la grande cuve et le tuyau de tôle qui relie le poêle à bois à la
longue cheminée lâche des bruits sonores, comme les pets du Minotaure quand il
a trop mangé de luzerne au mitan de sont labyrinthe. » p. 487
On dirait que c’est exactement ce que Loulou et moi venons
de faire avant de se mettre le nez dans nos livres. Les mots rejoignent la vie.
On s’est sourit et après une demi-heure, on s’est mis en train pour le souper.
Arachides et charcuteries en entrée et un simple spaghetti pour accompagner la
bouteille de vin. On ne s’est pas couché tard et on a amplement profité du lit
pour se faire du bien et s’assurer de bien dormir. Ce qui fut fait…
Le lendemain, on a sorti les raquettes, entre deux averses
de pluie, pour traverser l’île de part en part. Au cœur de la forêt, ai
téléchargé une boussole sur mon i-phone pour m’assurer qu’on se dirigeait bien
franc nord, pour voir ce qui se passait de ce côté du fleuve. Avons suivi de
longues minutes durant, la piste fraîche de l’orignal question d’avoir un
chemin pour se rendre à destination à travers l’enchevêtrement serré des
branches. À chaque détour, on s’imaginait l’animal surgir. Mais ce n’est pas
arrivé avant que trouvions un chemin qui nous menait droit à la rive. Wow, quel
paysage serein! Aucun vent pour friper la surface verte de l’eau sous le ciel
gris. On est resté de longues minutes à écouter le silence arrêter le temps. Au
loin, un phoque nous a jeté un œil et deux canards l’ont survolé à toute
vitesse. Un grand moment de sérénité.
Mes choix de 2012
Bon, ce n’est pas nouveau, nouveau, mais question de laisser
une trace sur mon blogue, voici les choix musicaux que j’ai retenu pour l’an
dernier.
Folk
1.
Artistes variés sous la direction de Rodney
Crowell, This
One’s For him : A Tribute to Guy Clark, disques IceHouse.
2.
Rickie Lee Jones. The Devil You Know. Disque Concord Records
3.
Habib Koita/Eric Bibb. Brothers In Bamako. Disque Stoy Plain
4.
Mirel Wagner. Album éponyme. Disque Friendly Fire Recordings
5.
Old Crow Medecine Show. Carry Me Back. ATO Recordings
6.
Bob Dylan. Tempest.
Columbia
7.
First Aid Kit, The Lion’s Roar, disque Wichita Recordings
8.
Mark Knopfler. Privateering. Disque Mercury
Rééditions Folk
1.
Billy Braggs & Wilco. Mermaid Avenue. Disque Nonesuch
2.
Stan Rogers. L’œuvre de Stan Rogers. Disques Boréalis
Franco
1.
Lisa Leblanc, Album éponyme, Disque Bonal
2.
Thomas Hellman, Thomas
Hellman chante Roland Giguère. Éditions de l’Hexagone
3.
Richard Séguin. Appalaches. Disque Spectra musique
4.
Catherine Major. Le désert des solitudes. Spectra musique
5.
Le Vent du Nord. Tromper le temps. Disque Boréalis
6.
Julos Beaucarne. Le balbuzard fluviatile. Disque EPM
7.
Alexandre Belliard. Légendes d’un peuple, Tome 2. Autoproduction
Jazz, l’année des trios
1.
Vijay Iyer Trio, Accelerando. Disque
ACT
2.
Brad Mehldau Trio, Ode et Where Do You Start,
Disque Nonesuch
3.
Marc Copland avec Drew Gress et Jochen Rueckert,
Some More Love Songs, Disque Pirouet
4.
J. D. Allen Trio, The Matador and The Bull, Disque Savant
5.
Stefano Battaglia Trio, The River of Anyder, Disque ECM
6.
Dave Douglas quintet, Be Still, Disque Green Leaf
7.
Sheila Jordan/Harvie Schwartz, Yesterdays, Disque HighNote
8.
Sophie Alour, La géographie des rêves,
Disque Naïve
« Classique »
1.
David Jalbert, Bach, Variations
Goldberg. Disque Atma
2.
Cecilia, Bartoli et I Barocchisti, Mission, œuvres d’Agostino Steffani,
1654-1728, Disque Decca
3.
Éric Le Sage et le quatuor Ébène, Fauré, quintettes avec piano. Disque
Alpha
4.
Arcanto Quartett et Olivier Marron, Schubert, Quintette à cordes en ut majeur, d. 956.
Disque Harmonia Mundi
5.
Riccardo
Minasi et Il Pomo D’Oro, Vivaldi,
concertos pour violon « L’Imperatore ». Disque Naïve
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