C'est pas parce que c'est gris et brumeux que la macreuse à front blanc va se cacher!
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Gris sur gris, c’est ainsi que se confondent le ciel et la
mer en cette journée de mai froide, pluvieuse, venteuse et, bien sûr, brumeuse
à Sept-Îles. Ça a son charme, à condition que ça ne s’éternise pas. Faut dire
que j’aime la Côte-Nord depuis toujours. Ça reste le pays de la grande sauvagerie, des espaces sans fin, que
borde un Saint-Laurent qui s’élargit à mesure qu’on quitte Québec, pour, de
fleuve, devenir estuaire puis golfe tendant vers l’infini.
Et ça s’étage comme suit, la Côte-Nord, une forêt très
boréale en fond de scène, avec toutes les teintes de verts imaginables qui la
peignent, des rocs granitiques d’un rose puissant qui bordent la plupart des
rivières longeant la route, une plage s’étendant sur des centaines de kilomètres.
Et cette route, unique sur sa longueur, tantôt tourmentée de côtes
invraisemblables, tantôt rectiligne presqu’à perte de vue. Je l’aime tant, ce
pays, que j’ai accepté d’y conduire ma blonde pour un aller-retour de 1 400 km
en deux jours et demi, le temps d’un colloque sur le tourisme qui se tient aux
Sept-îles.
La traversée du Saguenay a donné lieu à une rencontre impressionnante.
Hier, parti sous des trombes de pluies de Québec, nous avons
vu le temps s’assécher dans Charlevoix avant de devenir quasiment plaisant à
Tadoussac. En fait, nous avons été étonnés du peu de vent que suggérait
pourtant un ciel encore bien nuageux. Si, déjà, les montagnes charlevoisiennes
nous avaient offerts de saisissants paysages, le Saguenay et la proximité de la
mer sur la Côte-Nord allaient achever de nous séduire.
En fait, on s’y est peu arrêté, si ce n’est quelque part
entre Baie-Trinité et Port-Cartier à un endroit où nous voulons retourner
camper cet été et qui a gardé toute sa magie et sa pureté, et sans mouche
noire, à cette époque-ci de l’année. Le paradis dont je vous laisse une photo
bien imparfaite mais révélatrice avec ces eiders à duvet dormant sur les roches
de mi-marée.
Le paradis? Chuuuuut! C'est un secret...
...avec des eiders qui dorment sur les roches.
La Côte-Nord, c'est un pays de rêve pour Loulou.
Pour le reste, nous avons réapprivoisé nature, villages et
villes sur notre passage, nous promettant bien d’y revenir au cours de l’été.
Et tout cela au son des musiques pérennes de Dave Van Ronk (le personnage du
dernier film des frères Cohen : Inside Llewin Davis), de Robert
Zimmerman, Johnny Cash, Antonio Vivaldi et du jeune jazzman français Baptiste
Herbin, entre autres.
Une leçon d’histoire
Je ne connaissais pas ce jeune saxophoniste français, Baptiste Herbin, avant que mon
irremplaçable ami et disquaire, Denis Jodoin (Sillons) ne m’en parle. Alors, on
écoute et on découvre un jeune de 25 ans qui, avec la complicité de Pierre de
Bettman (claviers), Sylvain romano (contrebasse) et l’excellent André
Ceccarelli (batterie), nous refait le coup de l’histoire du jazz à sa façon, 12
titres, dont 11 compositions originales, qui nous font passer des mondes de
Charlie Parker (Entomology), à ceux de Coltrane (Faits d’hiver) ou de
Cannonball Adderley.
Si on est toujours dans un mode hard bop, on est
constamment fasciné par la haute virtuosité du musicien dans les pièces à tempo
vif que dans les ballades qu’il cisèle avec une délicatesse rare. Bref, toute
une découverte. Ça s’appelle Brother Stoon et c’est publié chez Just Looking Productions
où enregistrent déjà les Didier Lockwood, Angelo Debarre et autres David
Linx.
Suaves arômes
Le vraiment trop discret Trio Bomata vient de faire paraître
son deuxième album, Arômes d’ailleurs, qui, sous des
titres évocateurs (Nuit blanche, Cumin, Safran, Curma, Genmaicha) nous
balancent la tendresse et la suavité à grands coups de clarinette basse
(merveilleux Guillaume Bourque), de ronde contrebasse (Jean-Félix Mailloux) et
de subtiles percussions (Patrick Graham et Ziya Tabassian). Ça pourrait être
qualifier de world jazz, si on vuet. Moi je préfère parler de musique intime,
apaisante, même si parfois, doucement rythmée. Une musique infiniment
chaleureuse et bienfaisante. Inspiré!! (disque Actuellecd)
Chose Bine Mozart et
ses concertos pour piano
C’est véritablement Wolfie qui a mis sur la carte les
concertos pour piano tels que nous les connaissons aujourd’hui et qu’ils se
sont répandus tout au long des deux derniers siècles. Ça se comprend, ce type
de composition lui permettait de mettre en valeur, tant ses talents de
compositeur et d’arrangeur que ses dons de virtuoses. D’autant plus, qu’il se
réservait des cadences non écrites qui lui permettait d’improviser avec autant
de brio que le ferait un certain Beethoven quelques années plus tard.
Bas besoin de vous dire que les enregistrements de ses
quelques 27 concertos sont légions et qu’il est bien difficile de s’y retrouver
pour se constituer une discothèque un tant soi peu cohérente. Mais ça se peut.
Ces dernières années, Mitsuko Ushida (Decca) et Christian
Zacharias (DMG) sont en voie de réaliser des intégrales remarquables de ces
œuvres. Si les disques de la première sont accessibles à prix abordables, ceux
du second se vendent à prix d’or, au-dessus de 27,00$ pièce. Si on est
patients, on finira bien par les avoir tous…
Pourtant, la série la plus remarquable que je connaisse
demeure celle enregistrée dans les années 1980 par Murray Perahia à la tête de
l’English Chamber Orchestra. L’intégrale (Sony Classical), qui s’est déjà vendu
plus de 300,00$, a été disponible dans une version économique pour moins de
20,00$ durant quelques semaines en 2012. Qu’en est-il maintenant? Je ne sais
pas, faut voir avec votre disquaire, Sony étant le plus mauvais éditeur qui
soit, faisant paraître éditions et rééditions qui ne dure que le temps des
tulipes. Mais ça vaut la peine de chercher; cette musique, sous les doigts de
Perahia, c’est de la poésie pure. (10 disques Sony)
Portraits de famille
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