jeudi 7 novembre 2013

La lecture et la musique!!!


Papi lecteur…

Ils s'appellent Marie-Julie, Mahéra, Amaru, Zacharia, Maïka, Arthur et Dylan. Il ont cinq-six ans, sont à la maternelle de l'école Saint-Malo et ce sont mes amis de lecture. En effet, je suis devenu papi lecteur du programme Lire et faire lire qui existe au Québec depuis quelques années. Ça fait trois semaine déjà et j'adore. Les petits sont brillants, intéressés et tellement gentils.

Jusqu'ici, on a lu l'histoire de la grenouille à grande bouche, 10 fois minimum, parce qu'ils adoraient les grandes bouches en relief. On a aussi lu l'histoire de la maison sombre, dans une forêt sombre, qui avait une pièce sombre avec un buffet sombre dedans et dans le buffet, un coffre sombre et dans le coffre… je ne vous le dis pas! Ils sont aussi adoré l'histoire du loup noir qui n'aimait pas sa couleur. En fait, ils la connaissait par coeur et la racontaient en même temps que moi. Deux fois plutôt qu'une bien sûr. On a aussi lu une histoire sur le mode de vie des pirates. La prochaine fois, ce sera l'histoire d'un combat flamboyant entre une pirate et un pirate. Et c'est pas fini, c'est moi qui vous le dit!

Le mécréant intolérant…


Je l’avoue, je suis intolérant, un putain de mécréant que les signes religieux ostentatoires hérissent au plus haut point. Rien ne m’horripile plus que de voir un crucifix dans un espace public à fonction laïque, comme à l’Assemblée nationale, par exemple. Ça m’irrite autant que le portrait de la reine d’Angleterre dans un bureau de poste ou sur un vingt piasses. Vieux relent de colonisation du territoire, du corps et de l’esprit.

À contrario, rien ne me réjouit plus que je voir une église transformée en école de cirque. Au moins, dans ce cas, elle ne cache pas sa véritable intention de faire des clowns de ses adeptes.
Cependant, ce n’est pas parce que les curés ne portent plus de soutanes que l’influence colonisatrice et pernicieuse de la religion a disparue. Les femmes n’ont toujours pas leur place à quel que niveau que ce soit de la hiérarchie catholique, si ce n’est comme servantes subalternes, et les scandales de pédophilie impliquant les prêtres se suivent à un rythme ahurissant. Je parle des cathos, bien sûr.

De tout temps, la religion est source de guerres meurtrières. Depuis les croisades en tout cas. Quand tu penses que tes croyances sont meilleures que celles des autres, tu veux les leur faire partager. Surtout quand tu présides une grande institution qui veut étendre son pouvoir sur les esprits et sur leurs biens. À ce jeu, toutes les religions, de tout temps, ont participé allègrement, donnant raison à un certain Marx qui les qualifiait d’opium du peuple.

Bon, tout ça pour dire que la laïcité et la neutralité religieuse dans l’espace public, je suis plutôt pour. Je suis surtout pour la disparition des religions, mais ça risque de prendre encore quelques siècles avant qu’on y arrive.


Donc, ce n’est pas parce que les signes religieux, ostentatoires ou autres, disparaissent de l’espace public, que l’influence pernicieuse des religions s’évanouira pour autant. Ce sont plutôt les manifestations et les pratiques inadmissibles du point de vues des chartes de droits et libertés de la personne que l’on doit, me semble-t-il, réprimer.

Rachel Podger, ange gardien…


Il est arrivé sur les tablettes sans avertissement. En un seul exemplaire chez mon disquaire préféré, le seul, en fait, qui porte encore dignement ce nom à Québec, Sillons, sur la rue Cartier. C’était écrit sur la jaquette, en surtitre, Rachel Podger, violin et en gros, Guardian Angel. En fond, le portrait de la violoniste en question. Et en tout petit : Works by Biber, Bach, Tartini, Pisendel.

Aon, pas des soli pour violon? Pas avec cette miraculeuse musicienne issue de l’école du renouveau baroque qui joue à la manière ancienne sur des instruments des 17e et 18 e siècles? Oui, exactement. Rachel Podger, celle qui a fait un vrai miracle de chaleur et de science dans son interprétation des sonates et partitas pour violon sans basse de Jean-Sébastien Bach! Le miracle allait-il se répéter? Parce qu’il n’en a pas été toujours ainsi des enregistrements de la dame. Dès qu’elle ajoute un orchestre, ça s’affadit, me semble-t-il. Pourtant, ses concertos et autres musique pour violon et orchestre du même J.S. ont été presqu’unanimement salués par la critique. Moi, je les trouve bien trouve sages, trop anglais.

Alors, ces solis? Je le dis, d’emblée, de pures merveilles. Madame tire de son Pesarinius de 1739 (du facteur génois du même nom), des sonorités riches et chaudes à donner des frissons, notamment dans la transcription qu’elle a faite de la sonate pour flûte solo de Bach et dans la fameuse passacaille qui conclu (pense-t-on), les grandioses sonates du mystère de Heinrich Ignaz Franz von Biber. Le disque commence et se termine dans la magie et l’émotion sonores. Les deux œuvres de Tartini, celui-là auquel le diable a inspiré en rêve une trille restée célèbre, sont aussi splendides, la première rieuse, la seconde, plus émouvante, mais toutes deux très lyriques et très rarement jouées.

Quand aux œuvres de Matteis et de Pisendel, si courtes soient-elles, elles ne déparent en rien l’ensemble de cet album hautement inspiré, mon coup de cœur de l’année, jusqu’ici. Guardian Angel est une œuvre majeure! (disque Channel Classics)

Dave van Ronk, le maire de la musique folk



Bon, d’accord, la musique folk n’a pas attendu Dave Van Ronk (1936-2002)  pour exister. Elle est là depuis que le monde est monde et qu’il a le goût de se raconter des histories, vraies surtout. Mais la renaissance de cette forme musicale au milieu du 20e siècle, on la doit beaucoup à ce curieux personnage new-yorkais, qui a pratiquement toujours vécu dans Greenwich Village. Là, il a fait sa renommée on ne peut plus locale, étant surnommé maire de McDougall Street, rue où se trouvaient ples principales boîtes de folk et magasins de disques affiliés. Et c’est pour lui rendre hommage, que la Smithsonian Folkways vient de faire paraître un album de trois disques plein de ses folks et de ses blues acoustiques, originaux et reprises de vieux maîtres. Un superbe panorama de son œuvre. Pourquoi maintenant? Et pourquoi tout court?


Maintenant, parce que le dernier film des frères Cohen, « Inside Llewyn Davis », célébré au dernier festival de Cannes, est à la veille de sortir sur les écrans nord-américains. Pis? Pis, ben le Llewyn Davis en question, est, en fait, Dave Van Ronk dont on raconte un épisode de la vie. Parce que l’œuvre de Van Ronk est à l’origine de celle de Bob  Dylan, de Joan Baez, Joni Mitchell et de tant d’autres qui ont créé quelques-unes des plus belles musique du dernier demi-siècle. Celle de Van Ronk ne dépare pas, au contraire, le maître, c’est lui. Le maître de l’authenticité et de l’intégrité qui n’a jamais voulu être associé à l’industrie musicale. Un pur et dur, comme sa musique, un musicien unique que vous ne pourrez renier dès que vous l’aurez entendu! Cet album en donne amplement l’occasion! Pour écoute, St. James Infirmary. (disque Smithsonian Folkways)

Les Witches et les danses gaéliques anciennes



Le titre de l'album, au long, c'est : Lord Gallaway' Delight, An Excellent Collection of Dances & Gaelic Laments. Les sorcières qui les interprètent sont françaises. Elles s'appellent Pascale Boquet (la soeur de Bill) et elle joue luth et guiterne. Il y a aussi Odile Edouard au violon, Sylvie Moquet à la viole de gamme et surtout Claire Michon et flûtes de toutes sortes. On y trouve aussi Freddy Eichelberger mais lui c'est un gars et il joue du clavecin et du cistre, mais il n'est évidemment pas une sorcière.

Et ces sorcières en ont invité une hors de l'ordinaire, une authentique harper, une joueuse de harpe irlandaise ancienne qui joue les mélodies gaéliques comme aucune autre. Elle s'appelle Siobhan Armstrong et joue de cet instrument "…qui est resté au coeur de la culture musicale gaélique pendant près de mille ans, en Irlande, dans les Hautes-Terres et en Écosse. Cette harpe est l'emblème national de l'Irlande : l'instrument qu'on y voit est la seule harpe du Moyen-Âge tardait qui subsiste (….) et qui est conservée au Trinity College de Dublin. (Siobhan Armstrong, cité dans le livret ).

C'est d'une copie de cet instrument que les bardes anciens, dès l'an 1000, jouaient dans les cours royales et plus tard dans les maisons des 17e et 18e siècles (et qui n'est pas la harpe celtique qu'on connaît aujourd'hui!). La musique du recueil de Lord Galway date de cette époque et évoque des danses lentes et mélancoliques, pour la plupart, témoignages de l'histoire noire qui a été celle de Irlandais envahis et méprisés par les Anglais des siècles durant.

L'album est magnifique de sonorités savantes bien sûr, mais héritées et inspirées d'un passé traditionnel riche qui imprègne chaque note, mais qui rappelle aussi des faits historiques qui ont marquées les contrées celtes de l'époque : Siege of Limerick, Sr Ulick Burk, Kings Hornpipe, Jennys Whim, Roll TheRumple Sawny 

Geri Allen, Grand River Crossings



La compositrice et pianiste de jazz Geri Allen compte parmi mes musiciennes préférées. Sa musique est exigeante et riche, toujours inspirée, me semble-t-il, et unique. Son dernier opus, Grand River Crossings, Motown & Motor City Inspirations est tout à fait dans cette lignée. Si les Stevie Wonder, Michael Jackson et autres Marvin Gaye l'ont inspiré, vous ne les reconnaîtrez pas. Vous entendrez des pièces pour piano tantôt tendre tantôt complexes mais toujours totalement réinventés, dans le style d'une de ses plus grandes oeuvres intitulée Flying Toward The Sound (et qui rendait hommage à ses mentors qu'étaient McCoy Tyner, Cecil Taylor et Herbie Hancock).

Encore une fois, Geri Allen innove et sa musique ne ressemble… qu'à du Geri Allen, faite d'introspection et de richesses harmoniques. On écoute Wanna Be Startin' Somethin' de Michael Jackson. (Disque Motéma)

Inside Llewyn Davis, la musique du film



Hum, que dire de plus que de vous procurer cet album si tout ce que je vous ai raconté plus haut sur Dave Van Ronk vous a inspiré. De la folk réinventée dans le style pratiqué au milieu du siècle dernier (le 20e), des musiques trads mais aussi des compositions dans l'esprit de. Produit par le spécialiste de ces musiques, T-Bone Burnett, on y retrouve comme, créateurs et interprètes, les Marcus Mumford (Mumford and Sons), Justin Timberlake, Oscar Isaac, les Down Hill Strugglers… du bonbon et de la beauté. Folk d'Amérique dans toute sa splendeur… Pour écoute : Fare Thee Well! 



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