dimanche 2 septembre 2012

Soleil, vélo, radio…


Lui, à gauche, c'est mon ami Denis Jodoin. Ensemble, nous avons parcouru
la Gaspésie à vélo et roulé les 111 km du Cyclo-Défi de Québec.


Y a des matins comme celui-ci où tout est doux et tendre. Le soleil entre tout discrètement dans la chambre, de côté pour flatter les murs de bois et teindre la chambre d’un beau jaune or. Y a Loulou qui se réveille lentement et Max le chat qui, d’un bond tout en souplesse, atterrit près d’elle.

Je fais semblant de dormir, pour profiter en toute conscience du bien-être que je sens à mes côtés. Loulou lit et flatte le Max qui ronronne comme une tondeuse. Je m’étire, sourit à mon amour, me colle à elle et lui masse délicatement le front. Sont deux à ronronner maintenant. Nos caresses s’intensifient, le chat s’endort, et Loulou et moi profitons avec beaucoup de tendresse des moments qui suivent.

Un beau matin qui, par la suite, nous amène au fleuve presqu’étale que nous traversons de Neuville à Saint-Antoine-de-Tilly où nous allons titiller le quai avant de revenir à la maison. Max dort toujours dans notre lit.

Yoga sur l'eau!!

Un bel été


Pas de radio de l’été, pas de chronique du lundi non plus. Du kayak un peu, des vacances merveilleuses avec ma douce Loulou et de grands amis, Denis et Johanne, dans ce que la Gaspésie a de plus poétique; sa mer, ses côtes et ses gens. Et du vélo, quelques milliers de kilomètres de vélo, dans Portneuf, dans Champlain, Québec et aussi en Gaspoésie, avec Denis, avec le Club de vélo de Portneuf ou tout seul, comme un grand le plus souvent. Du vélo intense, euphorisant, tripatif, énergisant.

Mes kayakeux d'amis, Denis, ma douce Loulou et Jo.

Alors voilà, la radio recommence pour moi en ce lundi 3 septembre, la veille de ce jour important qui devrait, enfin, nous débarrasser des libéraux. Je reprends un chronique de disques qui s’intitulera «  Les découvertes de Gilles Chaumel » et qui passera tous les lundis, à 16 h, au beau milieu de l’émission du retour à la maison de CKRL, 89,1, animée par mon amie Tanya Beaumont. J’y proposerai des nouveautés dans les genres que je connais, folk, blues, classique, jazz, chanson franco et certains incontournables (à mon sens) de la pop. Je me ferai aussi un plaisir de ramener des enregistrements qui me semblent marquants mais qui sont passés sous le radar de la connaissance.

Tiens, voici la primeur de ma première chronique, du moins en partie. Je vous inviterai à découvrir le nouvel opus de la délicate Eleni Mandell, le monde tourmenté de spirituals du bluesman Kelly Joe Phelps, la musique folle et totalement éclatée du saxophoniste-clarinettiste Louis Sclavis et la réédition de la bienfaisante Musique de Table de Téléman par le Musica Antiqua Köln de Reinhard Goebel parue initialement en 1988.

Eleni Mandell


Fille de la côte ouest américaine, émule de Tom Waits dont elle a retenu avant tout la tendresse et faculté de raconter en douceur des histoires tristes et parfois un peu trash, la chanteuse et compositrice Eleni Mandell vient de faire paraître I Can See The Future, son huitième album. Il s’agit d’une œuvre délicate, faite de chansons douces et, étonnamment, heureuses comme vous pouvez vous en rendre compte en écoutant ce Magic Summertime, qui, ma foi, ressemble drôlement au merveilleux été que nous vivons.

La folk, la country (Bun In The Oven), la pop s’y rencontrent heureusement dans une douce amertume, oui, mais surtout une sorte de laisser-aller, de relaxation musicale qui du bien tellement de bien. « Good Feelin’ Music », diront les anglos…

Kelly Joe Phelps

Avec Brother Sinner & The Whale, le guitariste folksinger Kelly Joe Phelps nous amène, à sa manière inimitable, dans le monde du gospel. Sa manière, c’est la voix et la guitare, tous seuls, tous nus, pour raconter, ici des histoires religieuses auxquelles il croit et qu’il chante, sur des rythmes de blues tout en langueur, avec sa belle voix enfumée. Mais ce qui marque surtout, dans le 11e album du Vancouverois, c’est la merveilleuse dextérité de guitariste hors norme, un jeu délicat, chaleureux, savant comme on peut l’entendre sur Brother Pilgrim, la dernière composition de l’album. Du folkblues à son meilleur, à découvrir particulièrement avec des chansons comme Goodbye To Sorrow ou Hope In The Lord To Provide ou, ou n’importe quelle autre.

Louis Sclavis

Ici, ça se corse. Louis Sclavis a fait, fait et fera toujours dans le jazz le plus libertaire qui soit. Sources, en trio, avec le claviériste Benhamin Moussay (piano et Fender rhodes) et le guitariste Gilles Coronado, permet au clarinettiste lyonnais Louis Sclavis de développer une autre facette de son style unique, de son monde fait à la fois d’énergie brute, d’africanité dans les rythmes et les sonorités (Près d’Hagondange), et d’onirisme (Dresseur de nuages).
Vous l’aurez compris, la musique de Sclavis s’adresse aux oreilles musclées, aux découvreurs de sonorités rares et rondes (ah, la clarinette basse!!), de rythmes hachurés, saccadés, de contours flous, d’inattendus. Le jazz le plus ouvert possible!!!

La Musique de Table de … Reinhard Goebel


Le violoniste allemand Reinhard Goebel a fondé l’ensemble Musica Antiqua Köln à la fin des années 1970 pour toute sa force et sa vérité à la musique baroque, allemande plus particulièrement. Avec lui, pas dans quartier dans les rythmes, l’articulation, voire l’improvisation. Avec lui, J.S. Bach y a gagné en énergie et en folie rythmique. À cet égard, son enregistrement des concertos brandebourgeois (Arkiv) reste une référence absolue. On peut aussi dire la même chose de la Musique de Table de son contemporain George Philipp Teleman, le musicien le plus populaire dans l’Europe de la première moitié du 18e siècle.

Auteur prolifique (plus de 2 000 œuvres), il a à mon sens, écrit tant de platitudes, que les gens de l’époque sont bien chanceux que l’ascenseur n’ait pas existe. Sa musique y aurait fait fureur. Par contre, sa Musique de Table, telle que jouée par l’équipe de Reinhard Goebel dans cette réédition d’un enregistrement de 1988, a tout pour réjouir le mélomane. On y trouve les différentes formes musicales pratiquées à Hambourg en 1732, l’ouverture à la française, le trio et le quatuor pour différents instruments où la flûte, le hautbois ou le violon prennent tour à tour le rôle de soliste, la sonate aussi.
Pour une fois, la musique est inspirée et ne déparera aucun de vos repas ou de vos soirées, à moins que ce ne soient vos matinées dominicales. Au contraire, on y trouve tantôt de la grandeur, tantôt de l’intimité et, toujours, un goût sûr… et non amer. Une magnifique musique baroque!!!

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