Lui, à gauche, c'est mon ami Denis Jodoin. Ensemble, nous avons parcouru
la Gaspésie à vélo et roulé les 111 km du Cyclo-Défi de Québec.
Y a des matins comme celui-ci où tout est doux et tendre. Le
soleil entre tout discrètement dans la chambre, de côté pour flatter les murs
de bois et teindre la chambre d’un beau jaune or. Y a Loulou qui se réveille
lentement et Max le chat qui, d’un bond tout en souplesse, atterrit près
d’elle.
Je fais semblant de dormir, pour profiter en toute
conscience du bien-être que je sens à mes côtés. Loulou lit et flatte le Max
qui ronronne comme une tondeuse. Je m’étire, sourit à mon amour, me colle à
elle et lui masse délicatement le front. Sont deux à ronronner maintenant. Nos
caresses s’intensifient, le chat s’endort, et Loulou et moi profitons avec
beaucoup de tendresse des moments qui suivent.
Un beau matin qui, par la suite, nous amène au fleuve
presqu’étale que nous traversons de Neuville à Saint-Antoine-de-Tilly où nous
allons titiller le quai avant de revenir à la maison. Max dort toujours dans
notre lit.
Yoga sur l'eau!!
Un bel été
Pas de radio de l’été, pas de chronique du lundi non plus.
Du kayak un peu, des vacances merveilleuses avec ma douce Loulou et de grands
amis, Denis et Johanne, dans ce que la Gaspésie a de plus poétique; sa mer, ses
côtes et ses gens. Et du vélo, quelques milliers de kilomètres de vélo, dans
Portneuf, dans Champlain, Québec et aussi en Gaspoésie, avec Denis, avec le Club
de vélo de Portneuf ou tout seul, comme un grand le plus souvent. Du
vélo intense, euphorisant, tripatif, énergisant.
Mes kayakeux d'amis, Denis, ma douce Loulou et Jo.
Alors voilà, la radio recommence pour moi en ce lundi 3
septembre, la veille de ce jour important qui devrait, enfin, nous débarrasser
des libéraux. Je reprends un chronique de disques qui s’intitulera «
Les découvertes de Gilles Chaumel » et qui passera tous les lundis, à 16
h, au beau milieu de l’émission du retour à la maison de CKRL, 89,1, animée par
mon amie Tanya Beaumont. J’y proposerai des nouveautés dans les genres que je
connais, folk, blues, classique, jazz, chanson franco et certains
incontournables (à mon sens) de la pop. Je me ferai aussi un plaisir de ramener
des enregistrements qui me semblent marquants mais qui sont passés sous le
radar de la connaissance.
Tiens, voici la primeur de ma première chronique, du moins
en partie. Je vous inviterai à découvrir le nouvel opus de la délicate Eleni Mandell, le monde tourmenté de
spirituals du bluesman Kelly Joe Phelps,
la musique folle et totalement éclatée du saxophoniste-clarinettiste Louis Sclavis et la réédition de la
bienfaisante Musique de Table de Téléman par le Musica Antiqua Köln de Reinhard
Goebel parue initialement en 1988.
Eleni Mandell
Fille de la côte ouest américaine, émule de Tom Waits dont
elle a retenu avant tout la tendresse et faculté de raconter en douceur des
histoires tristes et parfois un peu trash, la chanteuse et compositrice Eleni Mandell vient de faire paraître I Can See The Future, son huitième album. Il s’agit d’une œuvre délicate, faite de
chansons douces et, étonnamment, heureuses comme vous pouvez vous en rendre
compte en écoutant ce Magic Summertime,
qui, ma foi, ressemble drôlement au merveilleux été que nous vivons.
La folk, la country (Bun In The Oven), la pop s’y
rencontrent heureusement dans une douce amertume, oui, mais surtout une sorte
de laisser-aller, de relaxation musicale qui du bien tellement de bien.
« Good Feelin’ Music », diront les anglos…
Kelly Joe Phelps
Avec Brother Sinner & The Whale, le
guitariste folksinger Kelly Joe Phelps
nous amène, à sa manière inimitable, dans le monde du gospel. Sa manière, c’est
la voix et la guitare, tous seuls, tous nus, pour raconter, ici des histoires
religieuses auxquelles il croit et qu’il chante, sur des rythmes de blues tout
en langueur, avec sa belle voix enfumée. Mais ce qui marque surtout, dans le 11e
album du Vancouverois, c’est la merveilleuse dextérité de guitariste hors
norme, un jeu délicat, chaleureux, savant comme on peut l’entendre sur Brother Pilgrim,
la dernière composition de l’album. Du folkblues à son meilleur, à découvrir
particulièrement avec des chansons comme Goodbye To
Sorrow ou Hope In The Lord To
Provide ou, ou n’importe quelle autre.
Louis Sclavis
Ici, ça se corse. Louis Sclavis a fait, fait et fera
toujours dans le jazz le plus libertaire qui soit. Sources,
en trio, avec le claviériste Benhamin Moussay (piano et Fender rhodes) et le
guitariste Gilles Coronado, permet au clarinettiste lyonnais Louis Sclavis de développer une autre
facette de son style unique, de son monde fait à la fois d’énergie brute, d’africanité
dans les rythmes et les sonorités (Près d’Hagondange), et
d’onirisme (Dresseur de nuages).
Vous l’aurez compris, la musique de Sclavis s’adresse aux
oreilles musclées, aux découvreurs de sonorités rares et rondes (ah, la
clarinette basse!!), de rythmes hachurés, saccadés, de contours flous,
d’inattendus. Le jazz le plus ouvert possible!!!
La Musique de Table
de … Reinhard Goebel
Le violoniste allemand Reinhard Goebel a fondé l’ensemble
Musica Antiqua Köln à la fin des années 1970 pour toute sa force et sa vérité à
la musique baroque, allemande plus particulièrement. Avec lui, pas dans
quartier dans les rythmes, l’articulation, voire l’improvisation. Avec lui,
J.S. Bach y a gagné en énergie et en folie rythmique. À cet égard, son
enregistrement des concertos brandebourgeois (Arkiv) reste une référence
absolue. On peut aussi dire la même chose de la Musique
de Table de son contemporain George Philipp Teleman, le musicien le
plus populaire dans l’Europe de la première moitié du 18e siècle.
Auteur prolifique (plus de 2 000 œuvres), il a à mon sens,
écrit tant de platitudes, que les gens de l’époque sont bien chanceux que
l’ascenseur n’ait pas existe. Sa musique y aurait fait fureur. Par contre, sa
Musique de Table, telle que jouée par l’équipe de Reinhard Goebel dans cette
réédition d’un enregistrement de 1988, a tout pour réjouir le mélomane. On y
trouve les différentes formes musicales pratiquées à Hambourg en 1732, l’ouverture
à la française, le trio et le quatuor pour différents instruments où la flûte,
le hautbois ou le violon prennent tour à tour le rôle de soliste, la sonate
aussi.
Pour une fois, la musique est inspirée et ne déparera aucun
de vos repas ou de vos soirées, à moins que ce ne soient vos matinées
dominicales. Au contraire, on y trouve tantôt de la grandeur, tantôt de l’intimité
et, toujours, un goût sûr… et non amer. Une magnifique musique baroque!!!
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