mardi 8 mai 2012

Jeux de chat



Max est fru. Il pleut et ça l’emmerde royalement d’être mouillé. Il sort et rentre au bout de quelques secondes. Que je ne m’avise surtout pas de fermer la porte moustiquaire, elle risque d’en manger une maudite…

Bon, ça y est, il a apprivoisé la pluie. Ça fait 20 minutes que le vois courir sur l’herbe, grimper aux arbres, se cacher sous la plateforme de la cour, essayer de voler comme les oiseaux qu’il veut attraper et tiens, attraper une musaraigne. L’écoeurant, il ne la bouffe pas, il se contente de jongler avec, jeu en noir et gris sur fond vert… avec un ti peu de sang rouge qui, finalement, tache le poil gris…

Et je ne sais pas si des mésanges ont un nid tout près, mais lorsqu’il se présente sous la mangeoire des oiseaux, elles sont quelques-unes à venir lui raser les oreilles pour qu’il déguerpisse. Pour l’instant, il est un peu circonspect sur l’action à prendre. Moi, je le suis moins : « Max, déguerpit! » et je lui lance un ballon à la tête qui le fait fuir… momentanément.

Je rentre et il fait de même. M’assois à mon clavier, il me grimpe sur les cuisses. Puis sur les épaules où il va se coucher, comme d’habitude. Il ronronne et je ploie du cou. À trois mois, c’était rigolo, maintenant je risque le lumbago. Si ça m’arrive, faudra que je demande à madame Chose quoi faire…Y en n’aura pas de facile.

Ça fait quelques semaines que ce chat a la permission d’aller jouer dehors et déjà, il étend son territoire jusqu’à des endroits insoupçonnés. On lui a mis un collier avec une médaille portant son nom et notre no de téléphone. Mais comme il ne sait pas lire, il ne pourra faire grand-chose avec. S’il se fait écraser par une auto, la médaille servira sans doute à la police pour nous aviser de sa mort. La police aime ça quand il y a du sang, parlez-en aux étudiants!

Une des activités préférées de Max est d’aller trouver les enfants dans la cour d’école jouxtant la maison, à l’heure de la récréation. Aussitôt qu’il arrive, une douzaine d’enfants l’entourent et il se frotte sur les jambes des uns et des autres, se laisse caresser aussi. Hier, alors que je ramassais des feuilles sur le terrain, j’ai bien vu le manège qui se déroulait tout près de la clôture… Je suis allé voir Max pour lui demander ce qu’il faisait là et il est retraversé me rejoindre.

J’ai jasé avec les enfants, gars et filles d’une dizaines d’années, tous et toutes plus gentils les uns que les autres. Je leur ai juste demandé de ne pas le prendre, parce que tout affectueux qu’il soit, il n’est pas patient, Max. quand il veut descendre des bras de quelqu’un, il mord et grafigne. Mais les enfants n’allaient pas en rester là. Chacun avait son histoire de chat à raconter. Tous auraient voulu avoir un Max comme le nôtre, si sociable. Même que la prof est venue nous rejoindre pour demander comment on l’avait élévé pour qu’il soit aussi bien de sa personne.

Je n’ai pas su quoi répondre. Pourtant, les raisons sont nombreuses. D’abord, ma Loulou raffole de Max. Il passe ses soirées couché sur elle qui regarde la télé sur son i-pad. Ma douce lui porte toutes les attentions possibles, quitte à ce que le cœur lui lève quand elle lui sert sa bouffe en can à l’odeur si dégueulasse. À 6h le matin, c’est tough comme disent les Anglais. Moi, je l’ai constamment sur le dos dans la cuisine et sur la poitrine, dans le bain. De plus, comme on a huit petits enfants, le chat a intérêt à être accueillant. Enfin, dans la mesure du possible, on le laisse libre d’aller à sa guise. Et chacun sait que la liberté rend sûr de soi...

La chute


Après des mois à remettre sans cesse cette escapade, nous nous sommes enfin pointé, ma Loulou et moi, à la Vallée du Bras-du-Nord en fin de semaine dernière. Il y avait si longtemps que nous ne nous étions retrouvé dans un milieu forestier avec rivière, montagnes et une superbe chute pour décanter de la folie quotidienne. La chute Delaney est un joyau du Québec. Alors voilà, nous avons grimpé, marché, lu, mangé, bu et dormi comme des perdus au coeur du paradis terrestre. Deux jours de liberté totale...



La bible du jazz rééditée


Le dictionnaire du jazz, publié originellement en 1989 dans la collection « Bouquins » des éditions Robert Laffont vient enfin d’être réédité et mis à jour. S’appelle maintenant Le nouveau dictionnaire du jazz. Réalisé par Philippe Carles (Jazz Magazine), André Clergeat et Jean-Louis Comolli (Free Jazz, Black Power), ce vrai dictionnaire recense plusieurs « jeunots », des milliers de musiciens présents et passés, des définitions de styles jazzistes, d’expressions musicales et que sais-je encore. Bon, il y a des oublis et il y en aura toujours. D’ailleurs, comme nul n’est prophète en son pays, ce sont les Français qui râlent le plus sur l’absence de l’un ou l’autre musicien de leur hexagone. Mais franchement, devant tant de recherche et d’érudition, on s’en tape et on profite de ce véritable livre de chevet.
En écoutant Delbecq, Benita, Ellington, Akinmusire, Bley, Coltrane, Miles et autres génies.

Les Suites pour violoncelle seul

On parle de celles de Jean-Sébastien Bach, bien sûr, ces musiques secrètes, savantes, intimes, aux sonorités riches et complexes. Je vous ai sans doute parlé des interprétations magnifiques de Pieter Wispelwey, Anner Bylsma ou Jean-Guilhen Queyras (comparez le même prélude de la part de l’un et de l’autre!)  de ces œuvres uniques dans l’histoire de la musique.


Ces œuvres ont aussi marqué le journaliste et historien montréalais Eric Siblin qui a réalisé un essai remarquable sur ces œuvres il y a quelques années et dont mon ami Denis (Jodoin) m’avait fait cadeau. Publié sousle titre original de The Cello Suites: J. S. Bach, Pablo Casals, and the Search for a Baroque Masterpiece, ce fascinant bouquin vient d’être traduit en français sous le titre de Les Suites pour violoncelle seul, en quête d’un chef-d’œuvre baroque. » Vous pouvez entendre la présentation de ce livre par l’auteur à l’émission de Catherine Perrin sur les ondes de Radio-Canada. C’est superbement écrit et aussi remarquablement traduit par Robert Melançon, traducteur, critique et poète québécois. Un autre passionnant livre de chevet.

Crescendo In Duke


Benoît Delbecq est un pianiste français qui a fait ses classes avec les contrebassistes Alan Silva et Dave Holland et le pianiste Muhal Richard Abrams, grand maître de l’Association for the Advancement of Creative Musicians. C’est donc dire qu’il loge à l’enseigne du jazz dit libre et moderne. Le monsieur « …a développé un style à la fois sobre et élégant, au phrasé très vocalisé, attentif aux rythme du souffle et de la parole, donc intégrant le silence et la suspension comme effet de ponctuation. » (Nouveau dicto du jazz, p. 346)

Tout cela pour dire que son Crescendo in Duke, en hommage à l’esprit de la danse chez le sieur d’Ellington, est une galette orchestrale aux couleurs multiples et au style à la fois sobre et élégant dont on vient de causer. Malgré certains titres ellingtoniens, il ne s’agit absolument pas d’un album de reprises. Tout est neuf, nouveau, même si on si trouve l’esprit, je dis bien l’esprit, de la danse. Un disque qui a de la classe!!

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