Étudiant en histoire à l’Université Laval, mon fils cadet Nicolas devait, dans le cadre d’un cours, constituer l’arbre généalogique de sa famille à partir d’informateurs encore vivants. Il a choisi, du côté maternel, sa grand-mère, son seul « grand-parent », comme il le dit. Du côté paternel, il s’en est remis à moi
Le résultat est étonnant et, en ce qui me concerne, si émouvant que j’ai décidé de l’intégrer à mes Chroniques du lundi. Après tout, celle-ci racontent des histoires, des histoires de vie.
Voici donc l’arbre généalogique et l’histoire familiale qu’il raconte et que j’espère enrichir au cours des années qui viennent. Merci, fils chéri.
Le poète
L'an dernier, en janvier, nous avions été invités à la fête d'anniversaire de notre amie Peggie. Pour l'occasion, Dieu nous accompagnait. Toujours aussi parfait, il s'est mis, comme nous, à embrasser sur les joues les personnes qu'on lui présentait, surtout les filles, évidemment. Et heureusement que c'était sur les joues, parce qu'avec le rhume qui l'envahissait, il aurait sûrement transmis ses microbes à toutes ces filles.
Ce soir là, notre héros ne s'est pas contenté de socialiser, de jouer avec les chats et avec les jouets qui traînaient partout. Il s'est lancé dans la lecture de la poésie ampoureuse de Pablo Neruda. Il a lu, notamment, cette belle phrase tirée des 20 poèmes d'amour,
« Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux! ... ».
Vous en avez la preuve sous les yeux...
La musique
Il m'arrive de sortir de chez le disquaire avec quelques disques qui, après écoute, me font regretter mon achat. Ce qui me déprime singulièrement. D'autres fois, par contre, c'est la totale, quelques heures de poésie vraie, de beauté intrinsèque, d'énergie à la fois forte et subtile. Ça m'est arrivé dernièrement avec trois magnifiques albums.
Le premier met en scène, vous ne vous en étonnerez pas, la musique de cré Bastien Bach, mon héros. Cette fois-ci, c'est le violoncelliste Bruno Cocset et sont ensemble Les Basses Réunies qui reprend les sontaes pour viole de gambe du grand J.S. En vedette en lieu et place de la viole, un violon alto à cinq cordes qui n'existait que sur une peinture d'un certain Bartolomeo Bettera (1639-1688) et dont le luthier Charles Richer a réalisé une copie spécialement pour cette enregistrement. Donc, à l'alto, au ténoer et à la basse de violon s'joute l'orgue et la contrebasse pour nous offrir une musique sublime dont vous pouvez entendre un extrait sur le site Web de l'éditeur, la maison Alpha.
Le second, c'est un concert live que Gianmaria Testa, ce mervielleux et intimiste chanteur italien, a enregistré en mai 2008 dans une café de Rome. Ça s'intitule Solo Dal Vivo et ça met en scène un homme et sa guitare, un chanteur à la voix suavement rauque (il fume, ce con!) et ses chansons délicieusement poétiques. Un pur moment de bonheur. Évidemment, comme il s'agit d'un concert pris sur le vif, il y a des applaudissements. Certains n'aiment pas, mais moi, tant qu'ils ne dérangent pas la musique, â va. Et là, les auditieurs sont respectueux de ce qu'ils entendent. Et, bien sûr, il faut aimer la musique de la langue italienne...
Enfin, encore un Italien, le trompettiste Enrico Rava et son quintette viennent de faire paraître New York Days. Outre le pianiste habituel du maître, Stefano Bollani, on y retrouve l'immense batteur Paul Motian, le bassiste de Brad Mehldau, Larry Grenadier et surtout, le saxophoniste ténor un tantinet coltranien Mark Turner. Et alors? Alors ça donne un jazz aux rythmes très subtiles qui vont d'ambiances debussystes éthérées à des propositions plus fermes, plus engagées qui mettent en valeur la trompette claire de Rava et la sonorité carrément sensuelle du saxo de Turner. Du grand art!
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