mardi 17 mars 2009

Fini l’hiver?!!!

Malheureusement, il semblerait qu’il achève bel et bien. Ce vendredi 20 mars marquera l’équinoxe printanier. Déjà. Pour les amateurs de plein air comme moi, cet hiver aura été un peu frustrant. Il a plu en décembre et en février et il a gelé à pierre (ou glace) fendre en janvier. Les journées grises et venteuses ont été nombreuses et celles empreintes de calme et de ciel bleu trop rares.

Mon centre de ski de fond, Le Refuge, a accueilli moins d’adeptes, comme tous les autres centres de la région d’ailleurs. Les collègues et amis avec qui j’avais l’habitude de m’élancer vers le haut des montagnes ont été moins assidus. Au-delà de la température, il y avait comme un manque d’enthousiasme généralisé que je ne m’explique pas.

Mais bon, avec le printemps, vient le vélo et hier, oh bonheur, j’ai aperçu deux kayaks sur une auto. Il paraît qu’à Neuville, juste au pied de l’auberge, on peut facilement mettre à l’eau en toute saison et que la marée n’amène pas les glaces jusqu’à la rive. Dans deux semaines, j’y serai!

Rage et incompréhension
J’aime beaucoup l’acteur et écrivain Robert Lalonde avec ses romans de nature, Le dernier été des indiens, Sept lacs plus au nord, et ses essais ou récits sur l’écriture, la nature et la vie. J’ai lu plusieurs fois Le monde sur le flanc de la truite et je suis à relire Iotékha (« il brûle », en langue mohawk. Lalonde est métis québécois-mohawk originaire de Kanesatake, Oka) où il aborde des questions aussi vitales que ses essais pour arrêter de fumer. Il y parle notamment de rage…

« D’où me vient cette rage de vivre, rage à vivre? Rage contre le monde tel qu’il est, tel qu’on le laisse devenir, tel qu’on l’endure? Rage contre la publicité, l’argent, l’indifférence du cœur, la disparition de la compassion? Rage de l’adolescent de cinquante-six ans qui perd son souffle à clamer l’inachèvement de l’homme et de la nature, la nécessité du regard lucide, cordial? Rage de l’homme qui s’essaie à la sagesse, dans un monde qui méprise les livres, et se pâme devant la télévision (…il aurait pu ajouter l’ordinateur, G.C.), tolère la violence, la bêtise et traite les sage d’illuminés? » Robert Lalonde, Iotékha, Boréal, 2004).


Publiée en 2004, cette tirade a encore gagné en pertinence cinq ans plus tard. Rage? Celle de mon amie Claire face à l’annonce de l’excommunication de cette enfant de neuf ans et de l’équipe de médecins brésiliens qui l’ont avortée à la suite du viol perpétrée sur elle par son beau-père. La petite était enceinte de jumeaux qu’elle ne pouvait en aucun cas mener à terme dans ce pays catho jusqu’à l’intégrisme.

Claire rageait d’autant plus que le violeur n’a subi aucunes représailles de l’Église et de l’archevêque qui a prononcé l’excommunication, ce dernier expliquant que l’avortement était pire que le viol, que c’était un meurtre! « Suivant cette logique, s’est-elle indignée, pourquoi n’excommunie-t-il pas tous les meurtriers? » Parce que, ma chère Claire, toutes les religions monothéistes, le christianisme et l’islamisme en particulier, sont des religions fondamentalement machistes et méprisantes envers les femmes. Le Vatican a d’ailleurs confirmé la décision de cet archevêque débile et, en ce 8 mars, Journée internationale des femmes, a aussi décrété que la machine à laver automatique avait été un puissant libérateur de la femme. À ce compte-là, la misère féminine n’a pas fini de vieillir…

Moi, ça m’a fait rire, enfin, c'est une façon de parler. Pas parce que c’est drôle mais parce que je me dis que tant de bêtises finiront bien par détourner les gens de l’idiotie des religions, du leurre fondamental qu’elles constituent. J’aime beaucoup cette phrase de John Lennon qui proclamait : « God is a concept by which we can measure our pain. » C’est juste ça, pas plus… Malheureusement, j’ai bien peur que mon vœu de voir disparaître cette engeance ne mette des siècles à se réaliser. Y a qu’à regarder aller les talibans arroser les petites filles d’acide… Il n’y a vraiment pas de quoi rire.

Musique
M. Ward
est un folksigner un peu déjantée, comme le style d’ailleurs, et qui est fasciné par le son des guitares dont il sature ses disques. Son dernier né Hold Time, marque une sorte d’aboutissement dans le genre. Les mélodies coulent plus de source et la critique, comme l’auteur de ces lignes d’ailleurs, est ravie. Et en ce printemps, je ne saurais trop vous recommander l’écoute du majestueux Gloria en ré majeur d’Antonio Vivaldi, le moins religieux des prêtres musiciens (certains le soupçonnent même d’être un précurseur de l’athéisme, le saint homme, hi, hi). Personnellement, j’ai un faible pour la version réalisée par l’organiste Simon Preston dirigeant The Academy of Ancient Music, publiée par Decca… si vous pouvez mettre la main dessus.

Sinon, la version de Rinaldo Alessandrini et de son Concerto italiano feront tout à fait l’affaire. Surtout qu’y trône, royale, la merveilleuse mezzo-soprano Sara Mingardo. Disque que la maison Naïve vient de rééditer.
Et pourquoi ce Gloria? À cause des voix, des vents, des cordes, de l’allant, de l’énergie, du vent, de la douceur, de la fraîcheur que cette musique distille, une musique à écouter en auto le long des chemins de campagne, en montagne, lors d’une excursion, ou tout simplement sur votre balcon par une journée de plein soleil. Une musique qui fait sourire. Bonne semaine!

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