dimanche 10 juillet 2011

La fête pour Maëllie



Ce samedi, ce fut la fête pour célébrer la venue sur Terre de notre petite Maëllie. Organisée par les parents comme un rituel alternatif au baptême chrétien, la fête a eu lieue à Baie-Saint-Paul dans la famille de Marie-Pier, la douce de mon fils Jean-Philippe. Un événement magique au coeur d'une journée gorgée de soleil et de vent, où parents, amis et enfants en ont profité pour échanger entre eux autour d’un véritable festin. Puis on a planté l’arbre de vie offert par les parrains (Nicolas, mon fils cadet et Jennifer, la sœur de Marie-Pier) et les parents ont présenté officiellement leur fille à l’assistance. Enfin, j’ai eu le plaisir de raconter à Maëllie un peu de ce qui l’attendait pour le prochain centenaire. Voici mon texte…


Si tu savais à quel point tu étais attendue sur cette Terre qui est parfois si jolie, comme disait le poète Jacques Prévert. Tu y étais attendue avant même que nous le sachions vraiment, consciemment. En fait, en ce qui me concerne, je t’ai rêvé avant même de te souhaiter. Enfin presque…

Dans mon rêve, que j’ai raconté et écrit à tes parents qui en ont été bien étonnés, tu t’appelais Amandine et tu avais deux ans… à peu près. Mais ça n’a pas d’importance le nom, c’était bien toi qui était là, près de nous, sur le bord de la rivière La Loutre à Stoneham. Avec moi, tu regardais les truites dans le ruisseau jusqu’à ce que le chat Vivaldi saute à l’eau et en attrape une pour la manger. Tu en as été toute surprise, un peu choquée et enfin, tout à fait heureuse pour le chat qui avait son repas. Tout à côté, Loulou et tes parents observaient la scène d’un œil amusé.

Ce rêve si réel, une fois raconté, aurait, semble-t-il, permis à ton père de réaliser que son premier enfant pourrait bien être une fille. En effet, paraît-il qu’à l’origine, tu n’étais pas vraiment une option. Imagine!

En fait, dans ce rêve, tu étais ce que tu es aujourd’hui, plus vraie que Nature, belle, ronde, rieuse aux yeux tantôt bleus, tantôt verts, sachant déjà où tu t’en vas, certaine d’y arriver. Enfin, c’est la forte impression que tu donnes. C’est aussi sans doute, le vœu, l’espoir que nous tous ici partageons.

Bon, tu ne rencontreras pas Vivaldi et ne verra probablement pas ce Stoneham là non plus, mais tu connaîtras la vie telle que tes parents vont t’aider à la construire, avec tout leur bon sens, leurs ressources et surtout avec l’amour inconditionnel et infini qu’ils ont pour toi.

Maëllie ma chérie, on sait tous et toutes que tu deviendras une basketteuse hors pair doublée d’une rappeuse finie, triplée d’un chef cuisinier de haut niveau et dotée du plus grand cœur qu’une femme puisse avoir, celui de ta mère. On sait aussi que tu seras une grande psycho-kekechose à l’image de tes deux parents. On ne sait juste pas encore à quel point tu sauras les manipuler pour arriver à tes fins et accomplir ton destin. Mais on s’en doute…

D’ailleurs Maëllie, côté parents, tu es vraiment gâtée. Tous deux sont totalement béats d’admiration devant toi. Ils te vénèrent comme ils ne vénèrent personne dans ce monde et sont prêts à le virer à l’envers rien que pour que tu y sois à l’aise. Mais ne te laisse pas aveugler par tant d’amour. Fais ton chemin dans la vie, pas le leur; c’est la condition de ton bonheur.

Quand à tes grands-parents, ils sont pires encore et ont tous l’intention ferme de le rester. Pires comment? Les pires à te gâter, t’aimer, te sortir, te conter des histoires à dormir debout et à se rouler dans le gazon ou la neige rien que pour te faire rire. C’est leur job aux grands-parents et nous l’accompliront pour le restant de nos jours de toutes nos forces.

Quant à tes oncles et tes tantes, ils ne valent pas mieux. Ces mécréants feront tout, eux aussi, pour te rendre heureuse.

Voilà. Cependant, en échange, une lourde responsabilité t’incombe, ma chérie; celle de ne pas décevoir tout ce monde qui t’entoure et qui aura mis en toi toutes ses complaisances. Tu auras la responsabilité d’être heureuse, généreuse, rieuse, et de répandre la joie partout et parmi ceux avec qui tu vis et vivras. Grosse commande pour une petite qui s’est tant laissée désirée et qui a vu le jour si menue. Remarque, à te regarder aujourd’hui, on a l’impression que tu peux porter le monde sur tes épaules. Mais on ne t’en demande pas tant, heureusement.

Alors, maintenant que tu y es, sur cette terre, profites-en à plein…

…avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-même d'être de telles merveilles…

(Jacques Prévert, Paster Noster)

Ah, oui, pour finir, je viens juste de me rappeler la fin de mon rêve de toi. Dans ma chronique, ça se lisait comme suit : « Pendant ce temps, la belle Marie-Pier se contente de recevoir sa fille qui, tout doucement, vient lui flatter la bedaine. Eh oui, Marie-Pier attend une autre fille. »

Mais ça c’est une autre histoire…

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