Déjà, sortir rentrer le bois (sic) n’a pas été l’expérience la plus plaisante de la matinée. Le plaisir est venu, une heure plus tard, une fois étendu sur le divan avec roman et bandes dessinées et le Vivaldi venu me rejoindre en ronronnant comme une tondeuse à gazon.
Alors nous nous sommes remis dans la lecture des horreurs guerrières des Bienveillantes de Jonathan Littell, interrompue, à l’occasion, par l’écoute de belles musiques : les étranges improvisations du guitariste Marc Ribot sur Silent Movies, la folk inspirée d’Émilie Clepper sur What You See, la voix séduisante de Pierre Lapointe Seul au piano, la regrettée Abbey Lincoln dont la voix est bercé à la fois par le son enveloppant du saxo de Stan Getz et le violon alto caressant de sa fille Maxine Roach; Time for Love.
Comme quoi, la beauté peut, parfois, aider à supporter l’horreur… Reste que cette œuvre, Les Bienveillantes, devait être écrite et le talent de Jonathan Littel permet de faire de saisir toute l’ampleur de l’inhumanité de l’humanité. Ça se passe du côté nazi du monde, durant la campagne de Russie de 1941 et dans les camps de concentration, principal terrain d’intervention du personnage principal, officier nazi faisant son… travail, accomplissant son destin. La mort est partout, en statistiques astronomiques, en descriptions en odeurs immondes, en violences inouïes, toujours justifiées, évidemment. Un énorme pavé de quelque 900 pages qui attendait depuis plus d’un an sur ma table de chevet construit come une suite allemande de musique baroque : Toccata, Allemandes 1 et 2, Courante, Sarabande, Menuet (en rondeau), Air et Gigue. D’ailleurs, il est question de Bach, Couperin, Rameau et Scarlatti dans ce livre, comme si la musique la plus belle musique pouvait aller de pair avec l’inhumanité la plus abjecte. Troublant…
Parlant de beauté…
Parlant de beauté, voici notre petite Maëllie en portrait de la jeune fille qui se tient toute seule sur le ventre et qui en est bien fière. Surtout quand on n’a pas trois mois et qu’on est née tellement toute petite. Maintenant, madame est forte et, en plus, elle jase. Écoutez plutôt :
Musique
Dire que j’ai commencé cette chronique principalement pour causer musique, pour vous dire à quel point le Pierre Lapointe nouveau, Seul au piano, est bel et bon. Je persiste et signe, rien ne vaut la simplicité en musique. Une voix et un piano, quand on a quelque chose à dire et la poésie qu’il faut pour la raconter, il n’en faut pas plus. Et quelle voix! Enjôleuse, caressante, parfois grinçante, en tout cas bouleversante et qui nous raconte des histoires humaines, tendres ou improbables, et des élucubrations fantastiques sur un rythme constamment doux et confidentiel, avec une émotion à peine contenue. Surtout, il y a cette chanson « Moi, Elsie », écrite par Richard Desjardins pour Elisapie Isaac et mise en musique par Pierre. Il la fait ici, après la dédicataire, avec une douceur troublante. Un album de chevet…
Et il y a la superbe folk d’Émilie Clepper, la fille de Québec et du Texas, amie de mon fils Nicolas, qui vient de faire paraître son deuxième opus,
, aussi dépouillé et vrai que le premier, qui raconte des histoires intimes faites d’amour, de voyages et d’amitiés, un disque aux arrangements encore une fois minimaux, des guitares, une basse, un violon à l’occasion, une batterie chuchotant des sons délicats. Le monde d’Émilie que je fais mien en tout temps. Freight Train, par exemple, c’est ma musique…
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