lundi 6 juillet 2009

La vie qui bat et se débat...

Par où commencer? Par ce que j’écoute, le magnifique Goodbye Pork Pie Hat de Charles Mingus joué live au Ronnie Scott’s de Londres par ce maître fou de la guitare, Jeff Beck? Pourquoi pas? Ce disque est un éloge à la virtuosité et au plaisir de jouer. Ça me permet de vous raconter que la semaine dernière, mon fils aîné, Jean-Philippe, alias Showme aka Cymatik, lançait son second album à Montréal, au petit campus de la rue Prince-Arthur plus précisément.

Pour l’occasion, l’artiste avait convié son frère, mon Nicolas chéri, à l’accompagner à la guitare acoustique et un copain batteur qui a aussi travaillé à la réalisation du disque. Troublant d’entendre cette musique, normalement virtuellement séquencée, être jouée par de vrais instruments, d’autant plus que mon cadet a un doigté vif, précis, chaleureux.

Z’aurez compris qu’avec un nom d’artiste semblable, le fiston fait dans le rap, le rap intelligent, bien sûr en opposition au gangsta rap débilitant où la seule expression intelligible est motherfucker… Je dirais, en fait, que la poésie urbaine (comment définir autrement le rap bien fait???) de mon aîné en est une de gauche, dénonciatrice de toutes les oppressions, sectarismes et intégrismes de ce monde, qu’elle est bavarde, pleine de mots riches, parfois savants et qu’elle est récitée avec force sur des séquences syncopées sur toutes sortes de tempos. Bref, du putain de bon rap.

Son album, Arme d’instruction massive, est en vente chez les meilleurs disquaire, dont, bien sûr, Sillons de la rue Cartier. Pour en savoir plus…

L’hommage à Marguerite

En juin aussi, notre amie Peggie a rendu hommage à sa douce, notre tant aimée Marguerite, décédée deux semaines auparavant à l’âge de 36 ans. Pour l’occasion elle avait réuni une douzaine de parents et d’amis, dont Loulou et moi, à la baie Sainte-Marguerite, sur les bords du Saguenay. Là, après que chacun eut fait savoir de quelle façon elle vivrait éternellement parmi nous, Peggie a lancé, à bord d’un petit radeau de bois plein de fleurs, les cendres de son amoureuse dans le Saguenay.

Quel étrange sentiment que de voir naviguer, à la marée montante, ce minuscule esquif emportant les restes de Marguerite sur l’immensité de cette rivière bleue grossie d’un grand vent chaud de printemps sous un ciel d’azur. Un après-midi plein d’émotions partagées, fortes et… belles. Jamais funérailles ne m’auront autant fait de bien à l’âme et au cœur et je suis certain que ce sentiment a été partagé par tous…

Le déménagement et la séduction

Les déménagements, surtout quand ils nécessitent des aménagements majeurs au logement que vous allez habiter, occupent un temps infini. Quand en plus votre famille compte deux enfants en bas âge et que le troisième est dû pour naître la mi-juillet au plus tard, ça vous donne du stress et de la fatigue accumulée par l’opération.

C’est ce qui est arrivé au cours des dernières semaines à la famille de Dieu (mon incroyable petit-fils Gédéon) et il y a eu un miracle. J’ai été conquis par La Petite Chose, le merveilleux Florent! C’est simple, pour simplifier toutes les péripéties d’un déménagement et d’un aménagement de grands appartements, Loulou et moi avons gardé les garçons et ce fichu Flô s’est fait le plus drôle et le plus charmeur des petits-fils de la planète. Cet enfant n’a qu’un but dans la vie rire et faire rire. Tout ce qui contrevient à cet objectif ultime le met en colère, surtout quand il a faim.

Lui qui est perpétuellement branché à sa mère (c’est du moins l’impression que j’en avais) a décidé, que pour la semaine qui venait, que c’était moi qui la remplaçait. C’est flatteur en diable, mais c’est aussi éprouvant! Il fallait que ce soit moi qui aille le chercher au réveil, qui le change de couches qui le fasse manger, qui l’habille, qui le recouche, lui donne son bain et tutti quanti. Et comme la fin de semaine dernière, j’ai gardé seul les deux garnements, j’ai dû multiplier les acrobaties pour faire plaisir à Dieu et à Flô. Mais comme ils sont adorables, je me suis couché ces soirs-là totalement heureux… à 8 h 30. Une chance que Loulou a été là le reste de la semaine…

Dernière minute, il est 5 h 30 en ce lundi matin et le téléphone vient de sonner. Dieu et Flô vont avoir un petit frère dans les prochaines heures! On ne sait pas encore s’il s’appellera Nestor ou Saturnin…

Re-dernière minute : il est 8 h 30 et le dernier est arrivé. On s'en recause dans une prochaine chronique! Pour l'instant, il s'agit d'un produit sans nom. Né un 6 juillet...

Douceur amoureuse

Nous étions seuls (enfin, avouerai-je tout de même) en fin de semaine ma douce et moi. Samedi, avec la pluie forcenée qui tombait, nous nous sommes levés tard, avons pris tout le temps de nous aimer, de nous rappeler que la vie n’est pas qu’une course folle et que pour aider les nôtres, il fallait d’abord être bien avec nous-mêmes. Nous avons fait grande provision de bien-être commun. Je t’aime ma Loulou, je t’aime tellement!!!

Kayak de mer

Il y a un mois, nous avons acheté une auto neuve, un modèle si nouveau qu’il n’existait de support de toit pour y installer nos kayaks de mer. Je vous épargne les détails de la saga, mais il y a quelqu’un quelque part qui a dormi au gaz et il l’a appris assez sèchement. Mais, bon voilà, c’est réglé et hier, nous sommes allés au fleuve, Loulou et moi, à la hauteur de Neuville. Comme il faisait grand vent, 30 km/h avec des pointes à 50, ma douce m’a laissé partir seul préférant randonner sur la rive enchanteresse du lieu.

Houlà. Comme je me suis ennuyé de la houle durant ce mois, de ce sentiment indicible de liberté que procure l’étendue infinie du fleuve, de cette ivresse marine parfois pleinement sereine et parfois rock & roll. Hier, en remontant la marée descendante et en faisant face au vent, c’était comme au rodéo. Des vagues turbulentes, rapprochées, pas très hautes (deux à trois pieds) mais très vives donnait l’impression d’être à cheval sur mon merveilleux Baffin, au milieu d’une arène sans limites. J’ai mis une heure trente à presque traverser le fleuve à cet endroit et… 20 vingt minutes à revenir. C’est vous dire la force du courant et de la marée.

Musique

Avec tous ces festivals, ce ne sont pas les sorties de disques qui manquent. Côté jazz, l’une des plus des sorties de l’année est l’album Metamorphosen du saxophoniste Branford Marsalis. Plus aventureux et plus audacieux que son frère Wynton qui se contente de reprendre à la trompette les musiques les plus anciennes du répertoire, Branford propose ici un album riche aux mélodies le plus souvent swingnantes et parfois d’une tendresse à couper le souffle (The Last Goodbye). La cohésion du quartet est remarquable (après tout, ils jouent ensemble depuis plus de 10 ans) et la sonorité du saxophoniste, unique, chantante, convainc à chaque note.

Côté chanson, le Québécois Martin Léon nous amène à un concert intime avec de grands musiciens : Rick Hayworth à la guitare et Mélanie Auclair au violoncelle entre autres. On y trouve les plus belles chansons de son répertoire, l’émouvante J’aime pas ça quand tu pleures, la bienfaisante Sur tes seins où la tendresse des mots est survoltée par les folles envolées de la guitare d’Hayworth où encore L’enfer est sold out qui dénonce avec un humour grinçant la méchanceté et l’hypocrisie humaine. Le titre ? Moon Grill.


À la prochaine livraison, je vous livrerai un commentaire sur le Vivaldi de la mezzo-soprano de Magdalena Kozena.

Bonne semaine!

Gilles Chaumel, le lundi 6 juillet 2009

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