mardi 2 juin 2009

Marguerite Laramée (1976?-2009)

En arrivant à la maison en fin de journée, il y a quelques semaines, le 9 mai 2009 plus précisément, j’ai ouvert mon ordinateur comme à l’habitude. De ma belle amie Peggie, il y avait ce message inquiétant : 

« Je vous écris pour vous dire qu'aujourd'hui Marguerite a été hospitalisée. On a découvert samedi que de nouvelles métastases sont apparues. Vous connaissez tous Marguerite, elle est positive (malgré les circonstances!) et sourit. C'est une battante... une gagnante!!! Mon message est court, je ne veux pas entrer dans les détails, on n'a pas encore rencontré le médecin et ne connaissons pas encore le plan de match. Chose certaine, c'est un autre dur combat qui s'annonce! Je voulais vous aviser et vous demander de lui envoyer des tonnes d'énergies positives. Merci... et désolée à quelques personnes du silence des derniers temps!!! » 

C’était il y a trois semaines. Vendredi midi dernier, le 29 mai, Marguerite est décédée, laissant dans le deuil son inconsolable Peggie, sa famille et des dizaines et des dizaines d’amis. Elle est morte, comme elle a toujours vécu, en souriant, par amour de la vie et de tous ceux et celles, tellement nombreux, dont elle avait fait son monde. 

Ainsi donc, le putain de cancer qui avait attaqué la douce Marguerite à la même date il y a deux ans, ce putain de cancer a refait surface, plus virulent que jamais, répandant ses métastases dans les parties les plus vitales de son corps. Et on se demande pourquoi c’est la personne la plus lumineuse de la Terre qui est victime de cette saloperie? Pourquoi Marguerite, cette beauté d’à peine plus de 30 ans au regard plus bleu et plus clair qu’un ciel sans nuages de juillet?  Pourquoi une fille si pure dont la seule présence perpétuellement souriante donne à chacun l’impression d’être une meilleure personne, pourquoi  doit-elle lutter contre la virulence sournoise d’une maladie mortelle? Pourquoi elle qui savait comme personne rendre tout le monde meilleur? C’est tellement, tellement injuste. 

Orthopédagogue, aménagiste paysager, mécanicienne (elle a déjà démonté et remonté une jeep, pour le plaisir de la remettre en ordre), ébéniste, Marguerite a pratiqué tous les métiers dignes de ce monde dans une bonne humeur perpétuelle. Mais celui où elle réussissait le mieux, c’était celui d’humaine au cœur d’or qui attirait l’amitié comme un aimant géant et la rendait au centuple. Pour Marguerite, il n’existait pas de problème dans la vie, juste des solutions. Maintenant qu’elle est disparue, le monde sera forcément moins bon… à moins que nous tous et toutes qui la connaissions en fassions un peu plus pour l’améliorer, en donnant un peu plus d’amour autour de nous. En faisant en sorte de sourire à tout venant comme Marguerite savait si bien le faire. 

Ma Loulou est allée la voir à l’hôpital, deux fois. Moi je lui ai écrit, trop bouleversé sans doute pour me présenter. Marguerite, vous la connaissiez si vous êtes lecteur assidu de cette chronique. C’est cette fille qui a traversé, deux fois plutôt qu’une, la chaîne des Andes entre l’Argentine et le Chili, en compagnie de son inséparable et aventureuse Peggie. C’est avec elles, qu’à l’instigation de Loulou, nous nous sommes réunis autour de quelques repas gastronomiques mémorables où il a été, entre autres, questions de leur périple sud-américain. Le dernier a eu lieu il y à peine plus d’un mois. Le dernier repas… 

Bref, c’est une amitié forte que nous entretenions depuis plusieurs années et qui, je l’espère, ne se tarira jamais. C’est Peggie, maintenant, qu’il faut dorloter et aimer… pour deux!

Marguerite et Peggie 

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