Ce qui fait qu’après avoir embrassé ma douce qui était tout sourire au pied de la gare, je suis monté à mon bureau, arrivant même avant ma collègue Carolle Pelletier, la championne de la matinalité au travail. Quand elle est arrivée, j’étais encore sous l’emprise de Bach, le nez rivé sur mon écran. Elle me met la main sur l’épaule et me dit, après que j’eus ôté mon casque d’écoute : « Bonjour mon homme. Tasse ton store et regarde le ciel, il ne cesse de changer de couleurs depuis 10 minutes. C’est époustouflant. »
Houlà! Des roses, des mauves, des oranges éliminaient peu à peu les traces de la nuit au-dessus du fleuve et de l’Île d’Orléans. De toute beauté et de première grandeur. Du coup ça m’a ramené sur la Côte-Nord où nous avions passé les derniers Loulou et moi. Au camping de Mer-et- Monde plus précisément, sur les crans de roches, à deux pas de la mer comme vous pouvez le voir ci-dessous :
Pour moi, c’est sans importance qu’il y ait des baleines ou pas. C’est impressionnant bien sûr, et on ne se lasse pas de leur présence immense et calme. Mais ce n’est pas que qui m’amène ici. En fait, je pourrais passer des heures et des heures sans cesse balloté sur l’immensité mouvante de la mer, tantôt à pagayer à me broyer les abdominaux tantôt immobile contemplant l’horizon vide…
Faire le vide, rien de mieux pour s’emplir d’énergie et de sérénité. Faut dire que j’en avais besoin, faisant preuve de moins en moins patience au cours des dernières semaines. En fait, pour dire vrai, j’aurais bien pris encore quelques jours…
Musique
Dans ma dernière chronique (De la musique), je proposais quelques albums qui, pour moi, étaient à emporter sur une île déserte, des musiques dont on ne se lasse pas, des musiques qui nous nourrissent à chaque écoute. Quelle horreur, j’ai oublié le merveilleux Jaseur boréal de Julos Beaucarne. S’il y a un disque qui est un éloge poétique de la liberté, de l’amitié et de l’amour dans ce qu’il y a de plus vrai et de plus doux et de plus dur à la fois, c’est celui-là.
Je commence à écouter le dernier opus de la grande prêtresse du folk rock à l’américaine, dame Lucinda Williams, intitulé Little Honey. Comme toujours, des chansons d’amour indescriptibles et poignantes, des chansons violentes et désespérées. Je vous en causerai plus abondamment un autre tantôt.
Bonne semaine!
Gilles Chaumel
Chronique du 15 octobre 2008
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