lundi 3 mai 2010

Bonheur de bonne heure!



J’écris en écoutant Herbie Hancock au piano. Seul. Les notes de My Funny Valentine s'égrenent, pleines de délicatesses et de subtilité, presque amoureuses. Encore plus que du temps de Miles, celui du début des années 1960, où Herbie, Ron, Wayne et Tony accompagnaient l’énigmatique trompettiste. Puis, pendant un moment, les notes fraient avec l’abstraction avant de revenir à la tendresse. Impressionnant et même émouvant. Une très, très belle version de cette chanson tellement rabâchée. Un disque de 1980 qui survient après la période funky-fusion des Headhunters et avant le Rockit hip-hop électro machin. Du piano dans sa plus grande pureté sur une grand Steinway and Sons. Ça s’appelle justement comme ça, The Piano (disque Columbia), une musique de nuit ou d’aurore et d’aube, de petit matin au bord du fleuve, mer étal d’avant la levée du vent.

La sérénité faite fleuve, photo : Mario Groleau

C’était exactement cela, dimanche dernier, quand ma Loulou et moi sommes allés à Batiscan pour faire du kayak de mer. Pourquoi Batiscan? Parce que le village est beau, accueillant dans sa vieillesse (1684), les gens sympathiques, parce qu’on y a installé une infrastructure d’accueil pour les pagayeurs, et parce que la marée s’y fait très peu sentir. Alors, ma douce et moi avons traversé le fleuve jusqu’à Saint-Pierre-les-Béquets, y avons fait une pause restauration sur la plage pour admirer les oies blanches qui ne cessaient de nous survoler.

Puis on est repartis, au milieu des bernaches et des oies qui n’attendaient pas notre arrivée pour s’envoler. Pourtant, nous n’aurions voulu pour rien au monde déranger ce troupeau de milliers d’oies blanches qui paressait à la jonction du fleuve et de la rivière Batiscan. Nous passions à quelque six ou 700 mètres de distance quand les premières se sont envolées, suivies de toutes les autres par vols successifs. Un nuage blanc piaillant puissamment et harmonieusement, se déplaçant à ras d’eau, un nuage mouvant, moirant sous la lumière du soleil, virevoltant et, finalement, se posant quelques centaines de mètres plus loin. Tout à coup, c’est comme si rien ne s’était passé et, à part quelques caquètements épars, le silence est revenu, uniquement troublé, à intervalle régulier, par l’engeance des motos qui pullulent et polluent l’air de leur pétarades inutiles et agressantes. Faut croire qu’on ne peut tout avoir; le beurre et l’argent du beurre comme dirait ma blonde.

Ma blonde, ma Loulou, faut la voir pagayer avec aisance et bonheur, reine trônant sur son fleuve et ses eaux, souriante au ciel bleu et à la nature vibrante qui nous entoure. Le bonheur flottant…

Le vrai printemps

Les bourgeons et la rivière, chez nous.

Ça commence à verdure vrai, dans les hauts de Stoneham. Depuis hier, la pluie qui a succédé à plusieurs jours de soleil, a fait s’éclater les bourgeons et pousser le gazon en une sorte de frénésie. Au moment où j’écris ces lignes, la pluie qui tombait encore il y a cinq minutes, fait place au soleil. La rivière La Loutre, qui décore notre cour, gronde plus fort, enflée par l’eau de pluie, les juncos jonchent le sol picorant les graines, se faisant les provisions nécessaires qui leur permettra de voler jusqu’au Grand Nord. Ils sont accompagnés par les sitelles, mésanges, chardonnerets, quelques sizerins flammés à l’occasion. Depuis quelque temps déjà, ce sont les merles américains, aux chants si mélodieux, qui nous réveillent. Depuis peu, les bruants à gorge blanche les accompagnent. Ce serait le bonheur total s’ils daignaient attendre 6 h 30 avant de commencer à s’égosiller au lieu de… 4h45!

Florent a eu deux ans

Florent, mon délicat mais très décidé petit-fils, le cadet de Rosemarie et Christian, a fêté ses deux ans le vendredi 30 avril. Il a fait ça sérieusement, je crois, entre amis, Jack, entre autres, et avec ses frères. Il est toujours sérieux Flo, quand il est en vedette, comme gêné qu’on lui porte toute l’attention.

Florent a eu un Biniou en cadeau. C'est sérieux, ça!

Pourtant, c’est un rigolard de première, toujours à faire le clown pour se rendre intéressant. Son dernier fait d’armes dans le genre, s’étouffer d’un fou rire inextinguible en prenant son bain avec ses frères. Il a tant ri que les deux autres ont quasiment eu peur… quand il a perdu le souffle... Brave Flo, je te serre fort!

L'image de la tendresse, Loulou et le petit Loïk...

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