lundi 12 mars 2012

Printemps Saint-Laurent…


Le calme plat à Neuville sur le fleuve...

Mon Saint-Laurent, à la hauteur de Neuville, se porte très bien ces jours-ci. Inondé de soleil en ce si beau dimanche, il venait tout juste d’entreprendre son virage baissant, charriant allègrement et dans un ordre impeccable les blocs de glace épars, lorsque je me suis pointé sur sa rive en milieu d’après-midi. C’est là que j’ai vu ma première bernache, calmement installée près de la rive, sur l’onde étale qu’aucune once de vent ne venait perturber. Ça sent le printemps. D'autant plus que les carouges ont commencé à faire entendre leur sifflement strident, que les quiscales et les merles sont aussi de la partie. Et c'est très bien comme ça...


 Les pieds dans la neige fondante, je me disais que j’aurais été bien mieux dans mon « wet suit » à faire glisser mon kayak jusqu’à l’eau. Mais bon, la veille ayant été un peu trop prodigue en bon vin, je me sentais vraiment plus contemplatif qu’actif. Je me suis donc assis sur le coin d’une table de pique-nique qui dépassait du banc de neige pour reprendre la lecture de ce splendide roman d’atmosphère qui s’intitule L’Île aux chasseurs d’oiseaux et dont l’action se situe dans les Hébrides, ces îles sauvages du nord-est de l’écorce où l’on se chauffe encore à la tourbe et où le gaélique est toujours parlé. Bon, c’est un polar, mais c’est surtout la vie d’hier et d’aujourd’hui sur l’île de Lewis qui est racontée avec ses vents perpétuels, son monde de pêcheurs et d’artisans confronté aux rigueurs d’un climat rigoureux dans un paysage de pierre, un lieu où les sombres secrets du passé vont refaire surface pour le plus grand mal de tous. Ce Peter May, est un écrivain, un vrai. C’est le genre de livre dont on peut difficilement se retirer mais qu’on ne voudrait jamais avoir fini.

Bon, le soleil descend un peu, c’est le temps d’aller préparer le souper avec ma Loulou. Rosemarie et sa smala, Gédéon, Florent, Lionel et Célestine, vienne finir le week-end à la maison. Au programme, cinéma, souper, bain et retour à la maison, la leur, pour le dodo. On a bien rigolé, comme la veille ou l’autre fille de Loulou, Sophie est venue de Montréal avec son Pierre et le petit Loïk pour faire une sortie sur la glace. Super  bamboula de plaisir là encore.

Trentenaire

Et vous savez quoi? Nicolas, mon fils cadet, mon musicien, mon artiste, mon historien va voir 30 ans en avril. Glurp! Ça, ça vieillit un géniteur en tab… Mais bon, comme disait le sympathique Plume Latraverse du temps de sa jeunesse, faut s’assumer, pas s’assommer! Faudrait bien souligner l’événement d’une façon et d’une autre…

Sheila Jordan

La chanteuse de jazz Sheila Jordan a aujourd’hui 84 ans et elle chante toujours. La technique est toujours là et elle continue de donner des classes de maître, mais il faut avouer que la voix a pris un sérieux coup de vieux et est affligée d’un vibrato de … vieux, justement. Mais bon, voilà que la maison High Note, pour rendre hommage à la dame qui vient de recevoir une récompense quelconque (en fait,  le National Endowment for The Arts vient de lui remettre un Jazz Masters Award, pour l’ensemble de sa carrière), vient de sortir un disque live d’un concert qu’elle donnait en 1990 en compagnie de son inséparable contrebassiste, l’excellent Harvie Schwartz. Aucune mention du lieu, mais, putain, quelle musique!!! À 62 ans, la dame était dans une forme splendide et cet album intitulé tout simplement « Yesterdays », la montre dans toute sa modernité, son swing unique et perpétuel, capable d’étonnants scats (Lazy Afternoon) et d’un sympathique cabotinage (Fred Astaire Medley), de beaucoup d’intensité (The Very Thought of You) et d’une complicité de tous les instants avec le contrebassiste Schwartz qui est tout aussi inventif. Bref, ce disque est aussi bon que le mythique de 1977 qu’elle avait commis en compagnie d’Arild Andersen (Sheila, Steeplechase). Gâtez-vous!!!

La viole magique

Il y a bien des versions des trois sonates pour viole de gambe et clavecin de mon ami Jean-Sébastien Bach. Celle-ci met en vedette deux très jeunes interprètes, Arnaud de Pasquale au clavecin et la belle et brillante Lucile Boulanger à la viole, cet instrument magnifique à la voix grave et plus riche encore que celle du violoncelle. Le jeu de Boulanger est diablement expressif et les sonorités qu’elle tire de son instrument (copie d’une grande basse de viole allemande à sept cordes sont à la fois somptueuses et chaleureuses alors que le claveciniste se fait plutôt remarquer par les rythmes vivants qu’il imprime à la musique. Pour entendre et voir….

Bref un bien bel album, toujours soigneusement présenté chez Alpha avec des notes fouillées sur la musique, tant par les musiciens que par la musicologue Marie Demeilliez. 

Aucun commentaire: