mardi 27 octobre 2009

Merci!

Amélie, Pat et ma Loulou

« Vieux motard que j’aimais, » comme disait l’ex d’un Hells décédé. Alors je fais mon méat coule pas et me repens de mon silence post-retraite. Surtout, que c’est de ma faute. Moi et ma grande gueule. « Je m’en vais à la retraite, et nanana et nanana… » Alors tout le monde s’est imaginé que j’avais plein de temps et les propositions n’ont pas tardé. La phrase qui tue : « T’as du temps, maintenant… » Et contrairement à ce que j’aurais pu craindre, ce n’est pas ma douce qui m’a fait une liste d’épicerie… c’est moi. Les réparations au toit avant l’hiver, la mise en ordre de la cour, trois émissions de radio à préparer en quatre jours, et mille et un détails du quotidien qu’on néglige constamment par obligations professionnelles.

Même que je rentre tout juste que quatre jours au Manoir Richelieu, lieu de la tenue du Sommet mondial de l’aventure à laquelle ma douce m’avait convié. Ça m’a même donné l’occasion de reprendre du service pour le compte d’Aventure-écotourisme Québec qui m’a demandé de rédiger les textes de sa remise annuelle de prix.

J’en ai profité pour faire deux majestueuses sorties de kayak de mer à partir de Cap-à-l’Aigle et Saint-Irénée. Ça se passait juste la veille de la grandiose chute de neige d’hier qui nous a valu un retour rocambolesque sur la 138 entre La Malbaie et Québec. En effet, nous sommes descendus à la vitesse moyenne de 60 km/h avec arrêt d’une heure dans la côte de Saint-Hilarion pour cause de camions mal chaussés qui étaient incapables de monter. Vous dire le bordel... Mais comme nous étions de bonne humeur et que je ne suis plus pressé… Et dire que la semaine avait commencé par un beau dimanche à Montréal avec Loulou et l’ami Paul. Un après-midi en compagnie de Sophie, la fille de Loulou et de son petit rigolo de Loïk, et une soirée plus que magique avec la grande Emmylou Harris, le merveilleux guitariste et compositeur Buddy Miller et les impayables sœurs Mc Garrigle en complément. Nous sommes revenus à Québec émus, vraiment.

Merci, bon.

Bon tout ce préambule pour vous dire merci. J’ai reçu des tonnes de bons vœux à l’occasion de mon départ à la retraite. Surtout, des dizaines de collègues et d’amis m’ont offert une soirée mémorable au Fou Bar, soirée qui s’est terminée par un joyeux souper à La Campagne. Normal, direz-vous, pour un gars de Stoneham.

Comment ça s’est passé? Drôlement bien en ce qui me concerne. Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit tant d’éloges, qu’on est le cœur de la fête, qu’on se fait décrire en détail tel que l’on est… en oubliant obligeamment les côtés sombres et nébuleux de votre personne, qu’on vous dit à quel point votre travail et votre passion pour ce travail ont été appréciés, qu’on vous dit que vous êtes quelqu’un, finalement.

Paul-Jean, Réginald, Isabelle, Catherine et Sylvie entourent une Marie Lavoie en verve.

À tous ceux et celles qui étaient là en personne ou en pensée, je dis merci, merci beaucoup. Un merci énorme à ma Loulou qui a fait mille et une démarches pour épauler Yan Bélanger, désigné valeureux volontaire pour organiser l’événement. Merci à France Charrier de l’avoir assisté avec tant d’enthousiasme. Merci à Marie Lavoie, ex-collègue puis ex-patronne de m’avoir traité d’homme remarquable. J’ai senti qu’il y avait du Robertson Davies là-dessous et j’ai eu un p’tit frisson d’orgueil. Merci à Christian Therrien pour le piédestal qu’il m’a dressé et sur lequel repose depuis un bon moment ma confiance professionnelle.

Mes écoeurants préférés, Pierre et Norbert, ont tout dit à Claire...

Merci à ma « vieille » amie des 40 dernières années, l’inestimable Claire Minguy qui a mis des heures pour concocter un portrait très révélateur du drôle de fou que je dois être. Faut dire que la dame a eu la charmante idée d’inviter deux de mes détracteurs les plus zélés pour accomplir son œuvre que je vous invite à lire illico. Ces deux affreux, Norbert Lafond et Pierre Castonguay, ont toute mon affection tout comme l’indispensable Alexandra Linteau qui a encore réussi à faire de moi un drôle d’oiseau.

Et un merci tout spécial à mon fils vénéré, Nicolas, pour l'émouvante prestation folk qu'il nous a servie avec des oeuvres de mes héros Neil Young, les Beatles et Fleet Foxes.

Finalement, communicateur, ça aura été un bon métier. Trente cinq ans à causer avec mes concitoyens et mes collègues de travail des réalités du transport, de la sécurité publique, de la sécurité civile, de la sécurité en plein air, des nations autochtones de chez nous… Trente-cinq ans à dire combien de gens extraordinaires composent notre société, ça fait, au bout du compte, un bilan fascinant!

Il y en a d’autres, de métiers, qui m’attendent à la radio (CKRL-MF, en jazz et « classique »), en plein air (ski de fond, kayak, rando en montagne) et même, probablement, en communication. Je vais aussi prendre soin de ma douce comme jamais, sortir mes petits-enfants et, qui sait, voyager au Nunavik!

Musique

Tom Russell est un « song writer » et chanteur du sud américain dans la veine des Johnny Cash, Guy Clark et autres K.D. Lang, qui se démarque par la couleur tex-mex dont il teint bellement ses chansons. Cette touche n’est nulle part aussi présente que dans son dernier album intitulé Blood and candle smoke. De sa belle voix grave et accompagné par les cuivres de quelques membres du mythique ensemble Calexico, Tom Russell propose une douzaine d’œuvres tantôt puissantes (en fait, elles le sont toutes par les histoires qu’elles racontent) tantôt plus douces, dont une absolument remarquable intitulée Nina Simone, du nom de la chanteuse de jazz…

« I’ve driven your highways and back roads;

I rode your Grey Dog

Through the snow and sleet and hail,

Through the sunlight and fog.

Heard the ravens call morning up;

With their little raw saxophone

But the darkest of raven was Nina Simone. »

En remontant la filière de mes dernières chroniques, je ne suis endu compte que je ne vous avais jamais parlé de la meilleure musicienne folk de Québec, compositrice et interprète, une amie de mon fils Nicolas, Émilie Clepper. Fille d’une mère Québécoise et d’une père Texan, également folksinger, Émilie a publié à compte d’auteur, l’an dernier, un disque remarqué qui s’intitule prophétiquement Things May Comes. Voix et guitare, c’est amplement suffisant quand on a du talent comme elle. En vente chez mes amis de chez Sillons.

Enfin, aux amateurs de jazz, et plus spécifiquement de trompette, je voudrais signaler la parution de deux disques drôlement inspirés de l’unique Dave Douglas, le trompettiste et compositeur le plus important de la scène jzzisite américain depuis une quinzaine d’années. Le premier a pour titre Spirit Moves et constitue un hommage au grand Lester Bowie (et à son ensemble Brass Fantasy constitué uniquement d’instrument à vent) disparu il y a quelques années. Lester, c’est bien simple, c’était le Louis Armstrong de la fin du 20e siècle.

Les amateurs de « Bigbands » apprécieront pour leur part A Single Sky que le sieur Douglas avec le Frankfurt Radio Bigband sous la direction de Jim McNeely. C’est tout plein d’invention, de délires et de sonorités étonnantes.