lundi 15 décembre 2008

La mort au bout du chemin


photo de Gilles Boutin
Au moment où j’écris ces lignes, ma Loulou est à Kuujjuaq. Elle est montée, hier, en avion nolisé avec des collègues, des gens qui font la classification des hôtels et une personne de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, l’ITHQ.

Kuujjuak n’était pas leur destination, seulement une escale. En atterrissant, l’avion a eu une crevaison. Rien de grave, ce n’est qu’une fois l’avion arrêté que les pilotes s’en sont rendu compte. Seulement, plus question de repartir.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le petit groupe est parti se promener. En chemin, ils ont rencontré Joey Juneau, cet ancien hockeyeur du Canadien, des Bruins et des Capitals, qui est déménagé au Nunavik, avec toute sa famille, afin d’aider à implanter un programme de hockey pour les jeunes Inuit, un programme basé sur les études.

Le gars l’ITHQ n’en revenait pas de l’engagement de Juneau et il s’est fait un plaisir de lui dire l’immense respect qu’il éprouvait pour son travail. Une belle rencontre. Ce devait être sa dernière, ou presque…

En passant devant l’hôpital, le collègue s’est affaissé comme une pierre aux pieds de ma douce, foudroyé. Un coup de fil et les ambulanciers étaient là dans les instants suivants et il a été pris en charge en un temps record. Rien à faire, l’homme était mort.

Je vous épargne les détails, la stupeur et le choc incroyable subi par tout le monde, ma douce en particulier, elle qui était avec le médecin lorsqu’il a appelé la femme du collègue décédé. Mettez-vous un seul instant à la place de la pauvre dame. Alors voilà, Loulou est en route pour Montréal et elle doit rentrer chez nous demain.

Voilà, c’est tout, vraiment tout. Un instant tu es vivant, enthousiaste, voire passionné par le voyage, les gens que tu rencontres, la vie quoi. L’instant d’après tu n’existes plus. Absurde, totalement absurde et affreusement triste.

Gilles Chaumel

Aucun commentaire: